| MAUSOLÉE, subst. masc. Monument funéraire richement orné de sculptures et quelquefois de mosaïques, de pilastres. Puis, se renfermant, seul, avec l'ensevelie, entre les quatre murs de marbre, il avait tiré sur lui la porte de fer du mausolée (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.22).Pour le mausolée du maréchal Trivulce, nous voyons Léonard reprendre cette même idée d'un cheval cabré au-dessus d'un ennemi vaincu (Gilles de La Tourette, L. de Vinci, 1932, p.93):1. ... les mausolées des rois dans nos temples sont-ils plus touchants que le tombeau d'un indien sous le chêne de sa patrie?
Chateaubr., Natchez, 1826, p.107. − ANTIQ. Monument funéraire grandiose, somptueux, ayant la taille d'un véritable édifice, destiné à recevoir la dépouille d'un personnage puissant et éventuellement celles des personnes de sa famille. Je songeais aux pharaons qui se firent bâtir de grands mausolées indestructibles et anguleux et qui avancent dans l'océan du temps qui les use lentement en poussière (Saint-Exup., Citad., 1944, p.528): 2. ... le premier mausolée [it. ds le texte], qui fut élevé à Rome est celui qu'Auguste fit construire pour lui et pour les siens. Ce monument (...) était, selon Strabon, une haute tour, à trois étages concentriques, terminés par un amortissement qui supportait la statue en bronze de l'empereur. On plantait des cyprès dans un canal rempli de terre qui était creusé sur l'espace laissé libre par chacun des étages en retraite sur le précédent. Des chambres sépulcrales, au nombre de 84, existaient à l'intérieur.
Chabat1881, p.360. − P. anal. (et p. exagér.). Catafalque somptueux dressé dans une église pour un service funèbre. Le mausolée était orné d'un grand nombre de cierges (Ac.1835, 1878). − Poét. Tombeau. Quand la mort, sous un vert mausolée, Rendant un peu de terre à ton ombre exilée, Couvrira de gazon le fils de la vallée (Lamart., Harm., 1830, p.404).Au pied de la roche isolée, Tant de fois témoin de ses pleurs, S'éleva l'humble mausolée (M. de Guérin, Poésies, 1839, p.31). ♦ P. métaph. J'ai voulu faire de mon coeur le mausolée de mon amour (Musset, Confess. enf. s., 1836, p.103). Prononc. et Orth.: [mozɔle]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1544 (Maurice Scève, Délie, éd. E. Parturier, CCCCVIII, 4, p.277). Empr. au lat. Mausoleum «tombeau magnifique», d'abord «tombeau de Mausole», gr. Μ
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ν de même sens, dér. du nom de Mausole (lat. Mausolus, gr. Μ
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ς), roi de Carie (ives. av. J.-C.) à qui sa femme Artémise II fit élever à Halicarnasse en 453 av. J.-C. un magnifique tombeau compté parmi les sept merveilles du monde. On trouve au xvies. les formes mauseole dep. 1507, J. Lemaire de Belges, Epistre, éd. J. Stecher, t.4, p.321; v. aussi Hug.; et mausole, d'apr. le nom du roi, dep. 1405, Christ. de Pis., cité, Ars. 2686, fo69a ds Gdf. Fréq. abs. littér.: 126. |