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MALLÉABILITÉ, subst. fém.
A.− Propriété attribuée aux métaux qui s'aplatissent en feuilles soit sous l'action du marteau, soit par passage au laminoir. L'argyrite est surtout remarquable par sa grande malléabilité, déjà mentionnée par Agricola (Lapparent, Minér.,1899, p. 612).
P. ext. Propriété de certaines substances susceptibles de se modifier par assouplissement. La feuille de celluloïd conserve sa malléabilité pendant plus longtemps et la pression qu'elle reçoit ensuite l'oblige à épouser les inégalités, creux ou reliefs de la surface (Rousset, Trav. pts matér.,1928, p. 75).Le traitement d'imprégnation à l'urée provoque un certain ramollissement et une malléabilité du bois qui permet de lui conférer, à chaud, certaines formes qui se stabilisent ensuite définitivement par refroidissement et par séchage (Campredon, Bois,1948, p. 137).
B.− Au fig. [En parlant d'un animé ou de ses attributs] Souplesse, docilité. Ces phrases unies, d'une densité de liquide lourd, coulaient jusqu'à son cœur, dont la malléabilité sentimentale l'étonnait, presque du même mouvement dont il absorbait l'air pur (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 120):
De cette impossibilité de se poser solidement à l'écart, à distance, de se tenir « sur son quant à soi », dans un état d'opposition ou même de simple indifférence, provient leur malléabilité étrange, cette singulière docilité avec laquelle, à chaque instant, comme pour amadouer les autres, pour se les concilier, ils se modèlent sur l'image d'eux-mêmes que les autres leurs renvoient. Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 34.
Prononc. et Orth. : [maleabilite]. V. malléable. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1668 (Glaser, Traité de la Chymie, p. 8). Dér. de malléable*; suff. -(i)té*.