| MÛRISSEMENT, MÛRISSAGE, subst. masc. Action, fait de mûrir. A.− [Correspond à mûrir A 1 a] Le nouveau-né est miraculeux pour le père démiurge, magique pour la mère qui en a subi dans son ventre le mûrissement (Beauvoir, Deux. sexe,t. 2, 1949, p. 438). B.− [Correspond à mûrir A 1 b] Après malaxage, la matière (...) est rapidement enfermée dans des récipients étanches ou étouffoirs, où elle subit, parfois, un mûrissage (Vennin, Chesneau, Poudres et explosifs,1914, p. 397).V. conditionner B 2 ex. de Brunerie. − MÉGISS. Cette liaison [entre le collagène et la substance tannante] s'affermit à la longue : sa stabilisation ou « mûrissement » est réalisée pratiquement par un repos des cuirs, après tannage, pendant une durée approximative d'un mois dans un local frais et sec (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 81). C.− [Correspond à mûrir B 1 a] Lirmelar souriait à Jacqueline, inaltérablement aimable et éclatante, que le mûrissement étoffait, satinait, dont l'automne savoureux avivait à la fois et alanguissait le charme (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 135). D.− [Correspond à mûrir B 1 b] Il n'y a pas de vie valable sans projection sur l'avenir, sans promesse de mûrissement et de progrès. Vivre contre un mur, c'est la vie des chiens (Camus, Actuelles I,1948, p. 142): Chacun [de ceux qui rejoignaient la Résistance] avait à effectuer un douloureux approfondissement. La liberté abolie devenait une valeur à gagner, la dignité se devait conquérir. Cette réflexion intérieure, ce mûrissement, cette prise de conscience des jeunes comme des adultes, des femmes comme des hommes, des riches comme des pauvres, s'accomplissait dans l'angoisse.
Cacérès, Hist. éduc. pop.,1964, p. 137. − P. méton. Étape ou fin du processus. Il ne cessera plus d'être un homme traqué, (...) ses erreurs et ses aventures vont prendre désormais un autre caractère. Mais c'est que tout en lui est parvenu alors comme à un point de mûrissement, ses humeurs, sa pensée, sa maladie, et il n'est traqué que par lui-même (Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 222). Prononc. et Orth. : [myʀismɑ
̃], [myʀisa:ʒ]. V. mûr. Étymol. et Hist. I. 1587 meurissement « fait de mûrir, maturité (d'un fruit, d'une fleur) » (Pontus de Tyard, Disc. philos., p. 114 ds Gdf.); 1636 (Monet), rare; 2. 1896 fig. en parlant d'une personne qui devient adulte, dont l'esprit mûrit (Goncourt, Journal, p. 954). II. 1914 mûrissage (Vennin, Chesneau, loc. cit.). Dér. du part. prés. de mûrir*; suff. -(e)ment1* et -age*. |