| MÉPHISTOPHÉLIQUE, adj. A. − Qui rappelle Méphistophélès, ses attributs physiques ou moraux. Un très grand et méphistophélique garçon, à grande barbe noire, maigre, le profil découpé comme l'ombre d'un visage (Goncourt,Journal,1863, p. 1345).On se tient (...) en garde contre l'esprit-passion à la limite duquel, qu'on le veuille ou non, point toujours l'esprit méphistophélique «der Geist der stets verneint − l'esprit qui toujours nie» (Du Bos,Journal,1928, p.147). B. − Qui est froidement ironique, habile et/ou méchant. Synon. diabolique, pervers.Air, ironie, méchanceté, ruse méphistophélique. Il serait impossible de trouver rien de plus don Juan, de plus méphistophélique, de plus machiavélique et de plus adorablement scélérat (Gautier,Jeunes-Fr.,1833, p. 185).Ce regard acéré, ce rire un peu grinçant, ce petit ricanement méphistophélique, qui décontenançaient infailliblement ses interlocuteurs (Martin du G.,Souv. autobiogr.,1955, p. xci): . ... j'ai une grande défiance de Huysmans. Il m'a toujours fait l'effet d'un mystificateur, et je me demande s'il n'a pas voulu tout bêtement le mettre au public, et devant son gobage naïf, se donner simplement la satisfaction de dire tout bas, dans sa barbe poivre et sel, avec un sourire méphistophélique: «Elle est bien bonne, bien bonne!»
Goncourt,Journal,1895, p. 766. REM. 1. Méphistophélétique, adj.,var. Un rire tout homérique, ou plutôt tout méphistophélétique, ou mieux encore, un vrai rire de hyène (Sue,Atar-Gull,1831, p. 10). 2. Méphistophéliquement, adv.De manière méphistophélique. Il rit, un peu méphistophéliquement (Arnoux,Zulma,1960, p. 200). 3. Méphistophélisme, subst. masc.Caractère d'une personne méphistophélique. Il nous parle complaisamment de sa dureté, de son méphistophélisme avec ledit monsieur, et de l'espèce d'épouvante morale qu'il s'est amusé à lui causer (Goncourt,Journal,1890, p.1168). Prononc. et Orth.: [mefistɔfelik]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1833 (Gautier, loc. cit.). Dér. de méphistophélès*; suff. -ique*. Fréq. abs. littér.: 19. Bbg. Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1933, t. 45, pp. 172-173 (s.v. méphistophélisme). |