| MÉLODRAMATIQUE, adj. A. − Qui a rapport au mélodrame; qui présente les caractères du mélodrame. À Londres j'avais été voir dans le théâtre le plus pauvre une pièce mélodramatique avec pendaisons, empoisonnements, tueries, traîtres, épouvante (Alain-Fournier,Corresp.[avec Rivière], 1905, p. 124).L'intrigue était mélodramatique mais les tableaux de vie populaire exacts et touchants, sans être exagérés (Maurois,Disraëli,1927, p. 164): . L'action [chez Shakespeare] (souvent arbitraire ou mélodramatique) sert à amener les spectateurs à l'état de grâce qu'il faut pour accueillir avec le maximum d'émotion les vérités générales qui leur sont offertes.
Arts et litt.,1936, p. 30-2. B. − P. anal., péj. Qui tient du mélodrame par l'outrance des sentiments et des attitudes. 1. [En parlant d'une oeuvre] Le récit de G. Sand m'a paru longuet, et l'intrigue tortueusement mélodramatique (Amiel,Journal,1866, p. 315). 2. [En parlant du comportement d'une pers.] Air, geste, ton mélodramatique. Elle tenait à la main je ne sais quel journal dont elle faisait sa pâture. Elle disait, de sa voix rauque et mélodramatique: − Vous avez vu? la catastrophe! (Duhamel,Notaire Havre,1933, p. 208). REM. 1. Mélo, adj. inv.[Par apocope de mélodramatique] Dirai-je que Tess m'a davantage ému? Il y a aussi des moments un peu mélo, comme toujours dans Hardy (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p.185). 2. Mélodramatiquement, adv.D'une manière mélodramatique. Mon domestique, en le voyant, (...) m'avait dit mélodramatiquement: «Quelle belle tête de vieillard!» (Du Camp,Nil,1854, p.147).Le froissement d'amour-propre, en se voyant ce qu'elle appelait un peu mélodramatiquement trahie, avait été excessif (Gyp,Raté,1891, p.112). Prononc. et Orth.: [melodʀamatik]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Subst. masc. 1814 «auteur de mélodrame» (Jouy, Hermite, t. 5, p. 275). B. Adj. 1. 1829 «qui a rapport au mélodrame» (Vigny, Lettre Lord***, p. 276); 2. 1833 [éd.] fig. air mélodramatique (Gautier, Jeunes-Fr., p. 251). Dér. de mélodrame*; suff. -ique*, d'apr. dramatique*. Fréq. abs. littér.: 32. Bbg. Quem. DDL t. 9. |