| MÉCANIQUE, adj. et subst. fém. I. − Adjectif A. − 1. PHYS. Qui concerne les lois du mouvement et de l'équilibre. Fonctionnement, mouvement, phénomène mécanique. Il fait plus froid sur le sommet du Mont Blanc qu'à son pied. Je vous renvoie d'ailleurs à la théorie mécanique de la chaleur de Helmotz et de Schiaparelli (Maupass.,Contes et nouv., t.2, Homme de mars, 1889, p.1182).Les savants, qui venaient de fonder la thermodynamique, (...) comparaient le travail mécanique fourni par la machine à celui qu'eût pu théoriquement produire le combustible (P. Rousseau,Hist. techn. inv., 1967, p.351): 1. Les enduits et les peintures (...) sont appelés à être dissous, enlevés, altérés ou détruits par l'action de l'eau de mer ou par des actions mécaniques telles que les frottements, les chocs, etc...
Bourde,Trav. publ., 1929, p.216. ♦ Énergie mécanique. ,,Somme de l'énergie potentielle et de l'énergie cinétique d'un système`` (Duval 1959). Un corps possède de l'énergie mécanique s'il peut produire du travail (Hist. gén. sc., t.3, vol. 1, 1961, p.108): 2. Grâce à l'oxygène, à l'hydrogène et au carbone qu'elles reçoivent des sucres et des graisses, les cellules vivantes sont pourvues de l'énergie mécanique nécessaire au maintien de leur structure et à leurs mouvements...
Carrel,L'Homme, 1935, p.93. ♦ Propriété mécanique (d'une substance). Propriété physique telle que la viscosité, les coefficients d'élasticité, le frottement interne, la ductibilité, la malléabilité (d'apr. Duval 1959). L'un des caractères fondamentaux d'une pierre précieuse est de se conserver sans altération, ce qui implique certaines propriétés mécaniques dont la plus importante est la dureté ou résistance offerte par un corps à l'égratignure ou l'abrasion (Metta,Pierres préc., 1960, p.37). ♦ Sciences mécaniques. [En tant que discipline] Les constructions logiques par lesquelles les mathématiciens avaient l'unique souci de faire progresser leur science (...) ont permis de réaliser des progrès inattendus dans les sciences physiques et mécaniques (E. Borel,Paradoxes infini, 1946, p.9). 2. PHILOS. ,,Dans le cartésianisme, ce qui s'explique par les seules notions d'étendue et de mouvement`` (Lal. 1968). Ces chimères cédèrent peu à peu à la philosophie mécanique de Descartes (Condorcet,Esq. tabl. hist., 1794, p.179). B. − Qui a rapport à l'étude des machines, de leur construction, de leur fonctionnement. 1. Au plur., vieilli. Arts mécaniques. V. art III A 1.Les Persans disent aux Européens: «Vous avez, vous autres, des horlogers, des mécaniciens, des ouvriers dans les arts mécaniques supérieurs aux nôtres (...)» (Goncourt,Journal, 1887, p.702). 2. Qui est produit, exécuté, actionné par une machine, un mécanisme. a) Relatif à un mécanisme, qui relève de l'utilisation de machines. Industries mécaniques. Aussi le procédé pédestre tomba-t-il en défaveur au bout de quelques mois, abandonné au profit de moyens mécaniques comme le vélo, le chemin de fer et la voiture (Ambrière,Gdes vac., 1946, p.225).Un déréglage ou un incident mécanique peut amener une baisse de rendement ou même un arrêt total du moteur (Chapelain,Techn. automob., 1956, p.341).La classe ouvrière sera-t-elle victime ou bénéficiaire du progrès mécanique en cours? (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p.93). b) [En parlant d'opérations, de leurs résultats] Fabrication, installation mécanique: 3. ... on raconte même que les premiers métiers furent brisés par les ouvriers lyonnais sous prétexte que la substitution du travail mécanique au travail à la main serait une ruine pour les habitants de la contrée.
D'Allemagne,Hist. jouets, 1902, p.226. ♦ Construction(s) mécanique(s). Construction(s) qui concerne(nt) les équipements lourds. Usine de construction mécanique. Taylor prenait en main une usine de construction mécanique prête à sombrer et la renflouait (Wilbois,Comment fonct. entr., 1941, p.42). ♦ MUS. Musique mécanique. ,,Art de reproduire mécaniquement l'exécution du musicien sur son instrument`` (Mus. 1976). Le domaine passionnant de ces premiers instruments de musique mécanique a encore été fort peu défriché jusqu'ici (Bassermann-Jordan,Montres, horl. et pend., 1964, p.215). c) [En parlant d'objets, de produits finis] Qui est fabriqué à la machine. La tuile mécanique, de pose facile et rapide (Menon, Lecotté,Vill. de Fr., t.1, 1954, p.35).Au milieu du XIXesiècle, la dentelle mécanique a commencé à rivaliser avec la dentelle faite à la main (Thiébaut,Fabric. tissus, 1961, p.94). 3. Qui est mû par un mécanisme, qui relève de la catégorie des machines. Escalier, faneuse, fauteuil, graisseur, hachoir, pelle, presse, rasoir, scie mécanique. La balayeuse mécanique nettoie imparfaitement si elle est réglée pour un travail trop léger (Bourde,Trav. publ., 1929, p.146).On se sert aussi parfois d'agitateurs mécaniques du genre mixer (Caillère, Hénin,Minér. argiles, 1963, p.68). − [En parlant de jouets mus par un mécanisme à ressort, p. oppos. aux jouets électriques] Cheval, train mécanique. M. Rambaud s'occupait gravement à raccommoder un joujou, une poupée mécanique parlant et marchant (Zola,Page amour, 1878, p.964).Un jouet mécanique que j'avais vu dans la vitrine d'un bazar et qui me faisait envie (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.217). − MUS. Piano mécanique. Piano ,,dans lequel un cylindre goupillé actionne des marteaux frappant sur les cordes`` (Mus. 1976). Sa spécialité est de quêter des sous pour faire tourner le piano mécanique (Martin du G.,Vieille Fr., 1933, p.1071). − SPORTS (ski). Remontée mécanique. Dispositif servant à faire remonter les skieurs vers les sommets des pentes. Les engins de remontée mécanique d'une station de sports d'hiver sont financés sur les crédits touristiques (Jocard,Tour. action État, 1966, p.194). − TECHN. MILIT. Force mécanique. Force militaire constituée d'engins blindés. La foudroyante surprise infligée par la force mécanique allemande à notre système militaire (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p.499). C. − Qui se fait sans l'aide de la réflexion ou de la volonté et rappelle ainsi le fonctionnement d'une machine. Synon. automatique, machinal.Je suis dans un compartiment britannique et je vois au même moment, mes sept Anglais remonter leurs montres. C'est fait d'une manière si automatique, si mécanique, que cela me fait presque peur et que je me sauve dans un autre compartiment (Goncourt,Journal, 1874, p.986): 4. J'éprouve ce soir un sentiment si curieux et insistant d'absence que je sens qu'il me serait impossible de rien faire de façon autre que mécanique, et c'est pourquoi j'interromps tout sur-le-champ afin de clarifier, comme à l'ordinaire, à l'aide du journal.
Du Bos,Journal, 1927, p.365. − [En parlant de gestes, d'attitudes] Avancer d'un pas mécanique. Duveyrier levait les pieds dans un mouvement mécanique de somnambule (Zola,Pot-Bouille, 1882, p.193).Elle se leva et marchant avec des gestes mécaniques de somnambule, elle gagna la porte de sa chambre (Moselly,Terres lorr., 1907, p.271). II. − Subst. fém. A. − PHYS., MATH. Étude des états d'équilibre et des mouvements des systèmes matériels soumis à des forces. Lois, principes de la mécanique; mécanique appliquée, expérimentale, théorique. La mécanique a pour but d'appliquer les lois du mouvement ou de les neutraliser (Balzac,Peau chagr., 1831, p.236).Ils [les physiciens] s'obstinaient à ramener à des problèmes de mécanique tous les phénomènes physiques (Ruyer,Esq. philos. struct., 1930, p.98): 5. ... toute science complexe a besoin «pour s'expliquer» des sciences «moins complexes»; la géométrie a besoin de l'arithmétique; la mécanique a besoin des mathématiques...
Marin,Ét. ethn., 1954, p.43. 1. [Considérée dans ses différents courants] − Mécanique ancienne, classique; mécanique galiléenne; mécanique rationnelle. On a tenté de faire appel à la mécanique statistique jointe à la théorie électromagnétique de l'émission et de l'absorption du rayonnement (L. de Broglie,Théorie quanta, 1959, p.83).Les promoteurs de la mécanique classique (...), et les créateurs de la mécanique analytique (...) ont été (...) préoccupés de développer toutes les conséquences mathématiques des principes posés pour l'analyse dynamique du mouvement (Hist. gén. sc., t.3, vol.1, 1961, p.103). ♦ Mécanique newtonienne. Système de mécanique fondé sur les lois dynamiques de Newton. La mécanique newtonienne commence à rencontrer des sceptiques (H. Poincaré,Mécan. nouv., 1909, p.1). − Mécanique moderne; mécanique relativiste. L'extension du principe de relativité aux phénomènes lumineux exige que les lois de la mécanique nouvelle, pour y satisfaire, soient invariantes par rapport à la transformation de Lorentz-Einstein (F. Perrin,Dyn. relativ., 1932, p.3). ♦ Mécanique ondulatoire. ,,Développement de la théorie des quanta amorcé par les travaux de L. de Broglie`` (Uv.-Chapman 1956). L'onde de la mécanique ondulatoire n'est plus aucunement une réalité: elle n'est plus qu'une solution d'une équation aux dérivées partielles du type classique de l'équation des ondes (Hist. gén. sc., t.3, vol.2, 1964, p.142). ♦ Mécanique quantique. Étude du comportement de la matière et du rayonnement à une échelle très fine, microscopique. La mécanique quantique joue un rôle fondamental pour la description et la compréhension des phénomènes naturels. En effet, dès que ces derniers se produisent à une échelle très fine (échelle atomique ou subatomique), ils ne sont explicables que dans le cadre de la physique quantique (Cohen-Tannoudji,Mécanique quantique, Paris, Hermann, 1977, p.9). 2. [Considérée dans ses diverses spécialités] − Mécanique physique; mécanique des milieux continus; mécanique (des lois dynamiques) du vol; mécanique atmosphérique. Pour l'explication des phénomènes de la nature vivante, il faut tenir compte des propriétés fondamentales de la matière; il faut savoir appliquer la mécanique des solides et celle des fluides (Cournot,Fond. connaiss., 1851, p.194).L'étude du mouvement des liquides et des gaz constitue la mécanique des fluides. Les phénomènes envisagés en mécanique des fluides ayant un caractère macroscopique, un fluide y sera assimilé à un milieu continu (L. Landau, E. Lifschitz,Mécanique des fluides, Moscou, 1971, p.9). − Mécanique des sols. Étude de la résistance des sols, de leur porosité, de leur perméabilité, en vue, notamment, de leur utilisation comme fondations d'édifices ou de barrages (d'apr. Plais.-Caill. 1958). Parmi les dix-neuf options offertes en troisième année [à l'École Centrale], huit intéressent l'objet de ce rapport (génie mécanique, mécanique de l'énergie, thermique, océan, air-espace, génie chimique, mécanique des sols, constructions civiles) (Les Sc. mécan. et l'avenir industr. de la Fr., Rapport au Président de la République, La Docum. fr., 1980, p.136). − ASTRON. Mécanique céleste. Étude du mouvement des corps célestes sous l'action de la gravitation universelle (d'apr. Astron. (CILF) 1980). V. astronomie ex. 3. − MÉTALL. Mécanique de la rupture. Étude des phénomènes de fracture des matériaux. La mécanique de la rupture permet aussi de prédéterminer l'accroissement d'une fissure de fatigue (Constr. métall.1975). B. − Conception, développement et réalisation des machines; étude de leur fonctionnement. Mécanique industrielle; les progrès de la mécanique. L'aîné s'est passionné pour la mécanique et a gâché un argent fou en inventions extraordinaires (Zola,Cap. Burle, 1883, p.75).Un petit atelier de mécanique (...) actionné par une machine à vapeur de 20 chevaux (Soulier,Gdes applic. électr., 1916, p.128). C. − 1. Combinaison de pièces ou d'organes destinés à produire, à transmettre un mouvement. Un tas de petites mécaniques pour fermer et ouvrir ses persiennes de l'intérieur (Goncourt,Journal, 1856, p.291).Je tirai ma montre (...). J'écoutai le tic-tac léger de la petite mécanique (Maupass.,Contes et nouv., t.2, Nuit, 1887, p.1142).On se sert du métier à tulle (...) muni d'une mécanique Jacquard (Thiébaut,Fabric. tissus, 1961, p.99). − MUS. [Dans les instruments à clavier] Ensemble des éléments qui transmettent l'impulsion des doigts au corps sonore (d'apr. Mus. 1976). − En partic., vieilli. ,,Mécanisme qui sert de frein à une voiture à cheval. Serrer la mécanique`` (Ac. 1935). − P. anal., arg., vieilli. Charriage, saut à la mécanique. ,,Genre d'agression où l'assaillant saisit la victime à la gorge, par derrière, tandis qu'un complice la dévalise`` (Esn. 1966). V. charriage D. ♦ Charrieurs à la mécanique. Auteurs de ce genre d'agression. V. charrieur C 1. 2. P. méton. La machine dans son ensemble. La semaine prochaine, je m'installe chez nous, tout en haut, dans les greniers, et je fais fabriquer mystérieusement ma première mécanique, moi-même, sous mes yeux. Il faut que dans trois mois les brevets soient pris et que l'imprimeuse fonctionne (A. Daudet,Fromont jeune, 1874, p.167).Des chouettes petites mécaniques à ressort que j'ai achetées la dernière fois à New-York pour les garçons (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.250): 6. ... une grande mécanique compliquée (...) distribuait les rations automatiquement, les pesait et les jaugeait au demi-gramme près. Avant que Donadieu eût imaginé sa mécanique, Leuil se servait en guise de mesure d'une boîte de conserve...
Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p.112. − En partic., arg. Guillotine. Y a-t-il des morts de leur façon [= des guillotinés] qui soient venus les remercier et leur dire: (...) La mécanique est bonne (Hugo,Dern. jour condamné, 1829, p.130). 3. Au fig. Combinaison d'éléments, de forces qui concourent à une action, un résultat. Quand mon roman sera fini, dans un an, je t'apporterai mon manuscrit complet par curiosité. Tu verras par quelle mécanique compliquée j'arrive à faire une phrase (Flaub.,Corresp., 1852, p.391).Les livres significatifs d'aujourd'hui, au lieu de s'intéresser aux nuances du coeur et aux vérités de l'amour, ne se passionnent que pour les juges, les procès et la mécanique des accusations (Camus,Actuelles I, 1948, p.260). − P. anal. [En parlant de facultés hum.] Mécanique de l'esprit. La puissance des partis constitués compte seule aujourd'hui, et leur démagogie fausse les idées, en fait des «idéologies», anéantit l'esprit critique, met en oeuvre la seule mécanique de l'enthousiasme (Guéhenno,Journal «Révol.», 1938, p.155). ♦ Absol. L'ensemble des organes du corps humain dans leur bon fonctionnement. Tu n'es pas malade? − (...) à la condition de rester ici, un mois ou deux, très paisible, sans bouger, ni monter, ni marcher, la mécanique un instant déréglée se remettra d'elle-même (Estaunié,Sil. camp., 1925, p.57).La mécanique se détraque de plus en plus vite. Pas possible que les facultés mentales, elles aussi... Sans doute, assez diminué déjà pour n'en pas avoir conscience (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p.1005). ♦ Loc. pop. et fam. Remonter la mécanique. ,,Rassembler toute son énergie`` (Esn. 1966). En partic. Rouler des, les mécaniques. Rouler des, les épaules et, p. ext., avoir une attitude prétentieuse, chercher à en imposer. Je me suis éveillé dans le fauteuil, une couverture sur les endosses, et je pouvais réellement pas prétendre rouler les mécaniques (Simonin,Touchez pas au grisbi, 1953, p.79).Quand il en avait un coup dans l'aile, Totor de Montreuil roulait des mécaniques dans les bals (Le Breton1960).Rouleur de mécanique. Personne prétentieuse, qui roule des épaules. Je commençais à les prendre en horreur, ces rouleurs de mécanique, avec leur prétention à la grande vedette (Simonin,Touchez pas au grisbi, 1953, p.19). REM. 1. Méca, subst. fém.,arg. des étudiants. ,,Mécanique`` (Esn. 1966). 2. Mécaniquerie, subst. fém.,hapax. J'étais dans la force de l'âge, j'avais presque blanchi dans ce que M. Pelat (...) appelait la mécaniquerie (...). Certaines nuits (...) les mécaniques causent entre elles (...) elles parlent toujours des hommes, de leurs maîtres. − Moi, dit la grosse voiture noire, moi je le hais (Duhamel,Suzanne, 1941, p.218). Prononc. et Orth.: [mekanik]. Ac. 1694 et 1718: mechanique; 1740: mécha-; dep. 1762: -ca-. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1268 mestier mecanique «servile, comportant l'usage d'instruments et l'action de la main» (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, 4, 6); ca 1374 les ars mecaniques (Oresme, Yconomique, éd. A. Douglas Menut, 808); 2. xiiies. subst. masc. «ouvrier manuel, artisan» (Apocalypse, 1003 ds T.-L.); 1382 adj. «qui fait un travail manuel» (Juv. des Ursins, Charles VI ds Gdf.). B. 1. a) 1559 subst. fém. «partie des mathématiques qui a pour objet la connaissance des lois du mouvement et la théorie de l'action des machines» (Amyot, Vies des hommes illustres, t.1, fo211 ro); b) 1749 mécanique rationnelle (Buffon, Hist. nat., t.1, p.60); 1788 La Mécanique analytique [titre] (Lagrange); 1749 mécanique céleste (Buffon, Hist. nat., De la formation des planètes, t.1, p.130); c) 1690 subst. fém. «système des pièces et des mouvements constituant une machine, structure de celle-ci» (Fur.); 1690 «système structurel des processus naturels, dans un corps vivant» (Fur.); 1727 «structures, rouages d'une administration assurant sa force» (Boulainvilliers, Mémoires, VI, II, p.112 ds Brunot t.6, p.94); 2. a) xviie-xviiies. pièces de mécanique «pièces mises en mouvement à l'aide d'un mécanisme» (Mercure ds Havard); b) 1791 subst. fém. «toute espèce de machine» (Molard, Descr. Mach. et proc., t.1, p.186 ds Brunot t.9, p.1206, note 10); 3. a) 1680 adj. «relatif aux lois qui régissent les mouvements des corps» (Rich.); 1686 philosophie mécanique (Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes, 1ersoir, p; 25); 1704 courbes mécaniques «courbes qui ne peuvent être exprimées par des équations algébriques» (Hist. de l'Ac. des sc., p.115); b) 1786 adj. «dont le mouvement est produit par un agencement artificiel, non par un processus chimique ou biologique» (Annonces, affiches et avis divers du 21 oct. ds Havard); c) 1762 «machinal, sans l'aide de la réflexion» (Rousseau, Émile, I, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, p.280). Empr. au lat. mechanicus, mechanica, gr. μ
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́ «l'art de construire une machine». Au xviiies. le mot est souvent employé au sens de «mécanisme» et, sous l'influence du développement des techniques industrielles, au sens de «machine considérée dans son fonctionnement» (B). FEW t.6, 1, p.569a et b, Bl.-W.5Fréq. abs. littér.: 2383. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1903, b) 2953; xxes.: a) 2954, b) 5151. Bbg. Gemmingen Arbeit 1973, p.8, 9, 14, 24, 33, 35. _ Gohin 1903, p.297, 355. _ Quem. DDL t.10, 17; 23 (s.v. méca ra). |