| LITTÉRATEUR, subst. masc. A. − Vieilli. [Correspond à lettre IV] Celui qui s'intéresse aux lettres : 1. ... il découvrit que j'écrivais cela par deux ll : cella. C'était donc là ce littérateur, ce brillant humaniste qui discutait le mérite de Racine et qui avait remporté tous les prix à Grenoble!! J'admire aujourd'hui (...) la bonté de toute cette famille Daru.
Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 443. B. − Écrivain de métier. Chateaubriand me touchait comme littérateur et ne me pénétrait pas comme chrétien (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 306).Tous les vrais littérateurs ont horreur de la littérature à de certains moments (Baudel., Art romant., Conseils aux jeunes littérateurs, 1846, p. 390).La bourgeoisie avait bien moins d'admiration pour ses littérateurs et ses artistes que n'en avaient les anarchistes de ce temps-là (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 54): 2. Je ne suis point poëte, je ne me proclame point poëte, pas même littérateur, comme on me fait l'honneur de me nommer; je n'ai jamais dit que j'avois fait un poëme; j'ai protesté et je proteste encore de mon respect pour les muses.
Chateaubr., Martyrs, t. 1, 1810, p. 102. − Emploi péj. Un littérateur est un homme qui parle agréablement pour ne rien dire. Un savant qui écrit bien ne sera jamais un littérateur, parce qu'il n'écrit pas pour écrire, mais pour dire quelque chose (Cl. Bernard, Notes,1860, p. 117).− Monsieur, votre fils est un poète. − C'est bien, mais si c'est un littérateur je lui tordrai le cou! (Jacob, Cornet dés,1923, p. 211). REM. Littératisant, subst. masc.,hapax. Je cherche à creuser sous tout ce que je vois d'aimable en lui, et j'y trouve (...) un certain défaut, horriblement difficile à définir, que j'appellerai, faute de mieux, le défaut de tous les littératisants (Baudel., Curios. esthét.,1859, p. 252). Prononc. et Orth. : [liteʀatœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1470 « celui qui compose un ouvrage littéraire (ici : chroniqueur) » (G. Chastellain,
Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 497). Empr. au lat.litterator (dér. de littera « lettre », litterae « belles-lettres ») « celui qui enseigne la lecture et l'écriture; professeur; grammairien, philologue ». Fréq. abs. littér. : 711. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 518, b) 595; xxes. : a) 1 434, b) 1 399. |