| LÂCHEMENT, adv. A. − [Correspond à lâche A] D'une manière lâche, sans être tendu ou serré. Sa cravate de mousseline roulée en corde flottait lâchement autour de son col (Gautier, Rom. momie,1858, p. 17).De gros bouquets de feuillage noués lâchement par le ruban gris d'un mur (Duhamel, Terre promise,1934, p. 35). B. − [Correspond à lâche B] 1. Littér. Mollement; sans vigueur (morale ou physique). Il travaille bien lâchement (Ac.1935).Le monde stupéfié s'affaisse lâchement et fait la sieste, une sieste qui est une espèce de mort savoureuse (Baudel., Poèmes prose,1867, p. 117): Parfois l'un s'interrompait au milieu d'une phrase pour exhaler un profond soupir, plus de l'estomac que du cœur, (...) les mains lâchement croisées sur sa panse gonflée...
Guèvremont, Survenant,1945, p. 127. − Domaine artist.Sans concision, sans vigueur. Quelque chose de faible et de lâchement crayonné noie les contours (Colette, Chambre d'hôtel,1940, p. 122). 2. [À propos d'une attitude, d'un comportement] a) Avec bassesse. Se conduire lâchement. Ce garçon que j'ai introduit chez nous, à qui j'ai donné mon amitié et ma confiance, qui m'a trahi lâchement, hypocritement (H. Bataille, Maman Colibri,1904, II, 4, p. 17). b) Sans courage, d'une façon qui trahit la peur. Personne ne meurt plus lâchement qu'un homme riche, ou que celui qui est dans la route de la fortune (Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p. 336).Ils accusaient avec aigreur le maréchal de Severac de les avoir abandonnés et d'avoir lâchement pris la fuite (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 411). Prononc. et Orth. : [lɑ
ʃmɑ
̃], [la-]. Ac. 1694, 1718 laschement, ensuite lâchement. Étymol. et Hist. A. Ca 1150 « de manière lâche, non serrée » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4060). B. 1. 1160-74 « mollement, faiblement » (Wace, Rou, éd. J. Holden, II, 3542); 2. 1538 « en lâche, sans courage » (Est. ds FEW t. 5, p. 231 b). Dér. de lâche*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 249. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 353, b) 436; xxes. : a) 381, b) 293. |