| JOYEUSETÉ, subst. fém. A. − Vieilli ou littér. Humeur joyeuse. C'était à fendre le cœur de voir cet homme (...) tout à l'heure si gai, si content, conserver un instant encore l'expression de cette joyeuseté factice (Sue, Atar-Gull,1831, p. 15). − Au plur. Cyprien se sentait des joyeusetés de merle (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 313). − P. anal. [Le compl. de nom désigne une chose] Aspect plaisant, riant. De grandes ravenelles accrochées aux angles des chapiteaux romans tranchaient par la joyeuseté de leurs tons jaunes avec la couleur sombre du vieil édifice (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 168). B. − P. méton. Mot pour rire; propos, action qui suscite la gaieté. Je trouve qu'il n'y a pas de festin excellent, s'il ne se termine par quelque bonne drôlerie et joyeuseté (Banville, Gringoire,1866, 3, p. 23).Plusieurs cherchaient quelque joyeuseté à dire (Guèvremont, Survenant,1945, p. 111): Un camarade fut libéré (...) comme scaphandrier parce qu'il avait déclaré la profession de plongeur : il était en effet plongeur de restaurant. Toute l'année 1941 fut pleine de ces joyeusetés...
Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 107. − En partic. Joyeusetés de corps de garde. Plaisanteries osées. Prononc. et Orth. : [ʒwajøzte]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1282 « humeur joyeuse, disposition à la joie » (Gouvernement des rois, 90, 4 ds T.-L.); 2. 1410-17 [ms. BN fr. 1467, xves.] « acte joyeux, plaisant, amusement » (P. de Beauvau, Troïlus, Nouvelles fr. du xives. éd. Moland et d'Héricault, p. 149). Dér. de joyeux*; suff. -eté*. Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 183. |