| JOTTE, subst. fém. BOT. Vx ou région. (Centre et Ouest). A. − Bette (d'apr. Fén. 1970). B. − Moutarde des champs, ravenelle. Les champs s'étendaient à perte de vue (...) coupés de luzerne ou de jotte (Vialar, Homme de chasse,1961, p. 45). Prononc. et Orth. : [ʒ
ɔt]. Lar. 19e, Littré, Guérin 1892 : jotte; DG, Nouv. Lar. ill. : jote; Lar. 20e: jote et jotte; Lar. Lang. fr. : jote, jotte, joute, joutte. Étymol. et Hist. 1remoitié du xiies. joute verte « feuille verte de bette » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, xxxvi, 2); ca 1160 « bette, poirée » (Moniage Guillaume, I, 204 ds T.-L.); 1538 jotte « bette » (Est.). Du b. lat. jotta « bouillon », attesté au viesiècle, prob. d'orig. gaul. : jutta, anc. cornique, anc. bret. : iot « bouillie, marmelade » (v. IEW t. 1, p. 507). L'évolution sém. du mot s'explique par le fait qu'il a désigné les légumes mis dans la soupe (cf. joute « étuvée de légumes » 2emoitié xiiies. Médicinaire Liégeois, éd. J. Haust, 1112; « soupe au chou » et enjouter « brouiller, enivrer » xiiies., v. FEW t. 5, p. 91a). |