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JONCHÉE 1, subst. fém.
A. − Couche de branchages, de fleurs, d'herbes dont on jonche le sol à l'occasion de quelque solennité. On fit au mort une jonchée De fleurs et de branches de houx (Hugo, Chans. rues et bois,1865, p. 247).Après la bataille de fleurs; une boue de fleurs écrasées, odeur de sardines et de corruption; ce n'est pas cette jonchée à peine piétinée des fêtes-Dieu (Mauriac, Du côté Proust,1947, p. 183):
1. Demain matin, au jour, les gars sèmeront la jonchée sur le parcours du cortège, des herbes coupées, des feuilles vertes, mêlées de fleurs et de roses effeuillées. Colette, Cl. école,1900, p. 283.
P. métaph. Dans le ciel les vieilles constellations gisaient sans dessus dessous parmi des jonchées d'étoiles toutes neuves (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 430).
B. − Tapis de feuilles ou de débris végétaux des sous-bois. Maintenant ce sera un jardin public [l'Antiquité], et peut-être, au lieu des fleurs, n'y trouvera-t-on plus que de la jonchée (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 7, 1864, p. 6):
2. Assis sur leurs talons, et le dos appuyé sur les jonchées de ramilles abattues qui pliaient comme des ressorts, ou bien couchés sur le côté, ils mangeaient le croûton de pain tiré de la carnassière... R. Bazin, Blé,1907, p. 102.
C. − P. anal.
1. Grande quantité d'objets épars sur le sol ou sur quelque autre surface. La table verte, repliée, n'attendait plus la jonchée de cartes (Colette, Seconde,1929, p. 266).Autour de ce pauvre débris [un canapé], une jonchée de douilles de cartouches, un fatras de journaux communistes (Tharaud, Mille et un jours de l'Islam, I, 1937, p. 201):
3. ... elle cassait tout, ça se fanait, ça se salissait entre ses petits doigts blancs; une jonchée de débris sans nom, de lambeaux tordus, de loques boueuses, la suivait et marquait son passage. Zola, Nana,1880, p. 1433.
2. Grande quantité de cadavres, de mourants étendus sur le sol. Il se trouvait revenu, au flanc du brancard, jusqu'à la jonchée d'Allemands. Il l'eût deviné les yeux fermés, à cette épaisse odeur faite de celle des corps, des vêtements chauds, du sang, du cuir, de la sueur refroidie, au-dessus de quoi, très nette, stagne l'odeur de la décomposition (Montherl., Songe,1922, p. 141).
Prononc. et Orth. : [ʒ ɔ ̃ ʃe]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1175 « litière de joncs » (Horn, éd. M.K. Pope, 864); b) fin xiiie-début xives. [date du ms.] « amas de joncs qu'on étend sur le sol, dans les rues pour une solennité » (Artur, ms. Grenoble 378, fo83a ds Gdf., s.v. jonchie); 2. 1616 faire jonchee de « jeter quelque chose en le gaspillant » (A. d'Aubigné, Tragique ds Œuvres, éd. E. Réaume et de Caussade, t. 4, p. 121). Dér. de joncher*; suff. -ée* (Baldinger, 1950, p. 99). Fréq. abs. littér. : 62.