| IRRÉFRAGABLE, adj. Qu'on ne peut contredire, réfuter. A. − [En parlant d'un fait] Synon. incontestable, indéniable, irrécusable.Affirmation, évidence irréfragable. Ces lambeaux de prophéties devinrent une autorité irréfragable pour cette multitude d'haruspices (Mérimée, Conjur. Catilina,1844, pp. 293-294).Des preuves, murmura Greatauk, des preuves, qu'est-ce que cela prouve? Il n'y a qu'une preuve certaine, irréfragable : les aveux du coupable (France, Île ping.,1908, p. 259): Pour en revenir aux pierres de Carnac (ou plutôt les quitter), que si l'on me demande, après tant d'opinions, quelle est la mienne, j'en émettrai une irréfutable, irréfragable, irrésistible (...). Cette opinion, la voici : les pierres de Carnac sont de grosses pierres!
Flaub., Champs et grèves,1848, p. 237. B. − Vieilli. [En parlant d'une pers.] Un vocabulaire d'une centaine de mots, au moyen duquel ces docteurs irréfragables prononcent des jugemens sans appel (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 129).N'est-il pas beau (...) de voir ainsi Pascal (...) passant de la philosophie à la religion, pour être reçu à l'entrée par l'humble, fin et irréfragable M. de Saci? (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 390). REM. Irréfragablement, adv.D'une manière irréfragable. Ce qui résulte irréfragablement de tous les faits recueillis (...) c'est que le paupérisme est constitutionnel et chronique dans les sociétés, tant que subsiste l'antagonisme du travail et du capital (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 129). Prononc. et Orth. : [iʀ(ʀ)efʀagabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1470 (Le livre de la discipline d'amour divine, fo36b, éd. 1537 ds R. Ét. rab. t. 9, p. 311). Empr. au b. lat.irrefragabilis « irréfutable », dér. du lat. class. refragari « voter contre, s'opposer à ». Fréq. abs. littér. : 37. |