| IRRÉFORMABLE, adj. A. − DR. Que l'on ne peut réformer. Arrêt, décision, jugement, loi irréformable. Toute puissance dont les décrets ne sont pas irréformables a au-dessus d'elle une autre puissance qui peut les réformer (Lamennais, Religion,1826, p. 136): Inscrite à la naissance des États-Unis dans une constitution révérée comme une charte politique irréformable, la séparation de l'État et des Églises y est considérée comme une formule idéale de liberté plutôt que comme un compromis inévitable...
Philos., Relig., 1957, p. 46-14. B. − Usuel. Que l'on ne peut corriger, redresser en vue d'une amélioration. 1. [Appliqué à un inanimé abstr.] Les abus dont il se plaint ne seront pas irréformables (Le Moniteur,t. 2, 1789, p. 370).Il [un paysan] endure [les vices] avec patience toute sa vie, les ayant jugés par avance irréformables (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1048). − Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. [Les] libres penseurs qui souriront à la tentative de réformer l'irréformable (Renan, Avenir sc.,1890, p. 104). 2. [Appliqué à une pers. ou à une collectivité] Tout être irréformable est nécessairement infaillible (Bonald, Essai anal. soc.,1800, p. 53).Elle [cette société] est mauvaise dans son essence et irréformable (Chardonne, Dest. sent., I, 1934, p. 134). REM. Irréformabilité, subst. fém.,rare. Caractère de ce qui est irréformable. Jamais il [le pape] ne maintint d'une manière plus solennelle l'irréformabilité de ses jugements dogmatiques (J. de Maistre, Pape,1819, p. 105). Prononc. et Orth. : [iʀ(ʀ)efɔ
ʀmabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Av. 1603 (Charron, Les Trois Veritez, III, 7, Adv. ds Hug.). Dér. de réformable*; préf. ir-, var. de in-1* ou empr. au b. lat. irreformabilis « irréformable » (TLL). Fréq. abs. littér. : 16. |