| INGÉNUMENT, adv. A. − Vx. D'une manière franche. Armoflède a déclaré ingénument le motif qui la portoit à rechercher Célanire; elle l'a même dit à Vitikind, et bientôt, connoissant mieux l'intéressante et belle Célanire, elle l'a aimée pour elle-même (Genlis, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 283). B. − Courant. Avec une franchise innocente et naïve. Je crois (...) que certains hommes sont criminels avec naturel et simplicité, ingénûment, dans une sorte de candeur (France, Vie littér.,1891, p. 325): ... ils renoncent avec ostentation à ces subterfuges (...) dont se servaient ingénument les vieux auteurs et qui consistaient à varier continuellement leurs formules, et exhibent la monotonie et la gaucherie du procédé en répétant inlassablement, avec une négligence ou une naïveté affectées : dit Jeanne, dit Paul, dit Jacques...
Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 107. − [Parfois avec nuance d'ironie] Je te serre ingénuement la main droite (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1884, p. 77). Prononc. et Orth. : [ε
̃
ʒenymɑ
̃]. Ac. 1694 et 1718 : -nuement; 1740-1935 : -nument. Pas d'accent circonflexe pour marquer la disparition de e intérieur. Dans la docum. -nûment (supra) et -nuement (supra). Étymol. et Hist. 1554 (Le Caron, La Claire, 51 d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 89). Dér. de ingénu*, -ue; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. Ingénument : 154. Ingénuement : 25. Bbg. Bastin (J.). Adv. de manière. In : Nouv. glanures gramm. Riga 1907, p. 29. |