| INCOMMODITÉ, subst. fém. A. − Caractère de ce qui n'est pas commode, qui n'est pas pratique. J'insistai même sur l'incommodité extravagante d'un pareil attirail (Céline, Voyage,1932, p. 416).L'incommodité des locaux mal adaptés à leur fonction éducative (Cacérès, Hist. éduc. pop.,1964, p. 61). B. − 1. Vieilli. État de gêne, de malaise physique ou moral, sentiment d'inconfort (causé par une chose incommode, pénible ou importune). L'incommodité du vent, du soleil (Ac.1798-1935).Moins encore en raison des difficultés qu'on rencontrait dans son genre d'esprit que par l'incommodité que causait sa vertu, Daguesseau fut exilé deux fois dans sa terre de Fresnes (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 3, 1851-62, p. 417).Les ennuis du bord, l'incommodité de la vie en commun, l'absence cruelle de toute nouvelle de France, l'impossibilité de travailler (Fromentin, Voy. Égypte,1869, p. 114): Au plaisir ajoute une sorte d'avant-goût héroïque l'incommodité du plaisir. Prévenir l'aube; épuiser le vent et l'averse; rôtir sous le midi; amuser sa faim, son sommeil à l'incertitude des heures et des lieux; maintenir sa vie en équilibre sur une crête étroite et ne s'accorder de salut que dans la rigueur de la fuite...
Gide, Journal,1910, p. 309. − Spéc., vx ♦ État de gêne financière. La perte de son procès lui causera de l'incommodité (Ac.1798-1878). ♦ MAR. ,,État momentané de detresse où peut se trouver un bâtiment en mer`` (Will. 1831). Signal d'incommodité. 2. P. méton., au sing. et au plur. Ce qui cause de la gêne, de l'inconfort; chose importune, pénible. Il fuyait (...) gagnait un autre abri (...). Et ces incommodités, ces périls même, étaient peu de chose auprès des peines qu'endurait son cœur (France, Riquet,1897, p. 80).Vous êtes mes invités; pour vous, je subis mille incommodités, et où est, je vous prie, mon dédommagement? (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 80). − En partic. Malaise physique, maladie, infirmité. Une incommodité légère, passagère; les incommodités des enfants; les incommodités de l'âge. Il [l'abus des drogues stimulantes] les livre à tous les dégoûts, et à toutes les incommodités d'une vieillesse hâtive (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 217).C'est une affection sans aucune gravité. Une incommodité, un point, c'est tout (Camus, Cas intéress.,1955, 2etemps, 8etabl., p. 689). Prononc. et Orth. : [ε
̃kɔmɔdite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1389 « ce qui gêne, cause du désagrément » ici, désigne des immondices (Hist. gén. et partic. de Bourgogne, éd. 1748, t. III, Preuves, CXXVI); 2. 1549 « gêne, désagrément » (Est. ds FEW t. 4, p. 630 a). Empr. au lat.incommoditas « désavantage, inconvénient; tort, dommage ». Fréq. abs. littér. : 117. |