| HERMÉNEUTIQUE, adj. et subst. fém. I. − Emploi adj. Qui concerne, qui a pour objet l'interprétation des textes religieux ou philosophiques, en particulier des Écritures saintes. Il ne faut pas s'étonner que les modernes se permettent de censurer parfois les interprétations des philologues anciens; car ils n'étaient guère plus compétents que nous pour la théorie scientifique de leur propre langue, et nous avons incontestablement des moyens herméneutiques qu'ils n'avaient pas (Renan, Avenir sc.,1890, p. 143).Je suis sûr que Dieu lui-même fait tout en moi. Cette remarque s'applique surtout à mes recherches herméneutiques (Bloy, Journal,1895, p. 165).Des catégories herméneutiques telle que celle de « but » et de « moyen » (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 101). II. − Emploi subst. fém. A. − Science des règles permettant d'interpréter la Bible et les textes sacrés, d'en expliquer le vrai sens. Des dictionnaires d'hagiographie, des manuels d'herméneutique sacrée, de droit canon, d'apologétique chrétienne, d'exégèse biblique (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 284).L'herméneutique, qui donne des Écritures une interprétation plus profonde que la lettre (Valéry, Variété V,1944, p. 266) : C'est le fruit mûr de quinze ans de travaux d'exégèse biblique ou d'herméneutique sacrée, et d'un plus grand nombre d'années de souffrances, choisies par moi, pour l'amour de Dieu, dont vous ne pouvez absolument pas vous faire une idée, car il y eut mieux encore que la misère.
Bloy, Journal,1895, p. 211. B. − SÉMIOLOGIE, PHILOS. Théorie, science de l'interprétation des signes, de leur valeur symbolique. Appelons herméneutique l'ensemble des connaissances et des techniques qui permettent de faire parler les signes et de découvrir leur sens (M. Foucault, Les Mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966, p. 44). REM. Herméneute, subst. masc.[Dans l'Église chrétienne des premiers siècles] Ministre chargé d'expliquer l'Écriture; p. ext., celui qui explique, interprète l'Écriture. Quand donc viendra l'herméneute, l'explicateur comme il ne s'en est jamais vu, par qui nous saurons enfin que le Cantique des Cantiques est simplement un récit préalable de la Passion, antérieur d'une trentaine de générations aux quatre évangiles? (Bloy, Journal,1900, p. 380). Prononc. et Orth. : [ε
ʀmenøtik]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1777 « art de découvrir le sens exact d'un texte » (Encyclop. Suppl. t. 3); en partic. 1803 théol. (Boiste : herméneutique. Règle pour expliquer l'écriture sainte); 2. 1890 « interprétation de ce qui est symbolique » l'herméneutique des couleurs (Huysmans, Cathédr., p. 180). B. Adj. 1803 (Boiste). Empr. au gr.
ε
̔
ρ
μ
ε
ν
ε
υ
τ
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κ
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ς « qui concerne l'interprétation, propre à faire comprendre » (dér. de ε
̔
ρ
μ
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ν
ε
υ
́
ε
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ν « interpréter, traduire »), d'où le fém. subst. η
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ε
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ρ
μ
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ε
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τ
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κ
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́ (sous-entendu τ
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χ
ν
η) « l'art d'interpréter ». Fréq. abs. littér. : 15. |