| HARENGÈRE, subst. fém. A. − Vieilli. Marchande qui vend des poissons au détail et notamment des harengs : Quelle abjecte effigie! soupira-t-il, regardant en bas de l'escalier, menant aux salles de peinture, une statue de la République figurée par une fille aux épaules, aux bras, au buste, aux seins d'une harengère de la halle et à la face chiffonnée d'un trottin de modes, au-dessous de laquelle était gravée l'expression à la fois imbécile et sacrilège : « Stat in aeternum ».
Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 291. B. − Femme aux manières et au langage grossiers. Nous en arrivâmes à nous quereller, ainsi que des harangères, nous jetant nos huit jours à la tête comme de vieux torchons sales (Mirbeau, Journal femme,1900, p. 247). Prononc. et Orth. : [aʀ
ɑ
̃
ʒ
ε:ʀ] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Forme harangère (Fér. 1768; v. aussi Mirbeau, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1. 1226 haranchiere « vendeuse de harengs » (Cens. Paracl., fo2 vo, A. Aube ds Gdf. Compl.); 2. 1618 « femme grossière, criarde » (Bruscambille, Fantaisies, 4eprol. fac., 85 ds IGLF). Dér. de hareng*; suff. -(i)ère*; cf. aussi harengier « vendeur de harengs », ca 1200 ds T.-L. Fréq. abs. littér. : 26. |