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HAQUENÉE, subst. fém.
A. − Petit cheval ou jument aisé(e) à monter, qui va l'amble et qui servait autrefois de monture aux dames. Chaque chevalier était amené à l'entrée de la lice par une dame magnifiquement parée, qui guidait son cheval par un ruban d'or, et qui elle-même était montée sur une haquenée (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 403).Quand le bon M. de Bois-Doré (...) eut franchi l'enceinte du village de Briantes, il vit Adamas, monté sur une bonne petite haquenée fort paisible, se faufiler à son côté (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 247).
Loc. plais, vx. Aller sur la haquenée des cordeliers. Aller à pied, un bâton à la main. Comme on voyait toujours les Franciscains marcher à pied, on avait jadis surnommé le bâton des voyageurs el caballo de S. Francisco, en Espagne, et en France, la haquenée des Cordeliers (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 176).
P. métaph. Mon âme, haquenée boiteuse des fatigues du jour, repose maintenant sur la litière dorée des songes (Bertrand, Gaspard,1841, p. 123).
B. − Au fig.
1. [P. réf. à l'aspect de l'animal] Femme laide, mal bâtie, d'allure masculine. Mademoiselle Goujet (...) appartenait au genre des grandes haquenées. Elle se savait laide, elle riait la première de sa laideur (Balzac, Tén. affaire,1841, p. 86).
2. Courtisane, femme de mœurs légères. Tournure de grande haquenée, de catin, de MmeThibaudeau, frappante surtout lorsqu'elle danse (Stendhal, Journal,1805, p. 189).C'est Anne Boleyn, la haquenée d'Angleterre, qui prit la place de Catherine répudiée (A. France, Gén. lat.,1909, p. 25).
Prononc. et Orth. : [akne] init. asp. ,,Une haquenée, et non unakenée`` (Fér. Crit. t. 2 1787). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1360 (J. Le Bel, Chron., éd. M. L. Polain, t. 1, p. 73 : Quant nous eusmes relivré nos chevaulx, nous achetasmes chascun de petites haquenées qui nous peussent raporter, et renvoyasmes tous nos garchons et nos gros harnas, tentes, sommes, males et bahus, dont nous n'avions que faire). Empr. au m. angl.hackney attesté d'abord en 1292 dans un texte lat. (hakeneio ds Camden Miscellany, vol. II, p. 2 d'apr. W.W. Skeat ds Romania t. 37, p. 164) et dont l'orig. semble être le toponyme Hackney désignant une bourgade de la région londonienne où l'on élevait des chevaux. Sur les différentes formes de cet empr. au moment de la guerre de Cent Ans, v. K. Baldinger ds Britannica, Festschrift für Hermann M. Flasdieck, Heidelberg, 1960, p. 47. Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. Bonn. 1920, p. 71. - Rupp. 1915, p. 66. - Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 447. - Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 8.