| HÉROÏ-COMIQUE, adj. A. − LITT. [En parlant d'une œuvre, d'une catégorie d'œuvres, p. méton. d'un auteur] Qui traite un sujet prosaïque sur le ton de l'épopée. Genre, pièce, théâtre héroï-comique. La feinte solennité du style, avec clin d'œil au lecteur, fait d'ailleurs de la critique gastronomique une branche notable de la poésie héroï-comique (J.-F. Revel, Un Festin en paroles, Évreux, éd. Pauvert, 1979, p. 278, note 1) : 1. Ce poème héroï-comique [it. ds le texte] [le Lutrin] en six chants fut publié en deux fois (...). Le sujet en est une querelle entre les membres du chapitre de la Sainte-Chapelle (...) pour chanter cette « querelle de sacristie », il [Boileau] embouche la trompette épique; il prête à des personnages vulgaires ou grotesques des gestes et un langage de héros...
Ch.-M. des Granges, Hist. de la litt. fr. des orig. à nos jours, Paris, Hatier, 1944, p. 567. B. − [En parlant d'un événement] Qui est à la fois cocasse et dramatique. Aventure héroï-comique : 2. Un autre [prisonnier français], à qui l'on remettait du lait de chaux avec mission de badigeonner les murs de l'étable, en aspergea soigneusement le pelage de ses vaches, ce qui brûla gravement les pauvres bêtes. (...) les auteurs de ces exploits héroï-comiques nous ont procuré bien des occasions de fou rire.
Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 189. Prononc. et Orth. : [eʀ
ɔikɔmik]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1640 adj. heroïcomique (Saint-Amant,
Œuvres, II, xvii ds Quem. DDL t. 12). Issu par haplologie de *héroïco-comique, composé de l'élément héroïco- tiré du lat. heroïcus, v. héroïque et de comique*. |