| HÉRISSEMENT, subst. masc. A. − 1. État de ce qui est couvert de choses dressées comme des piquants. Le hérissement sauvage des savanes américaines, où la moindre plante est ligneuse, durement arborescente (Michelet, Oiseau,1856, p. 163). − P. métaph. Il fit apparaître sous un jour différent les hérissements du maquis légal (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 427). 2. Fait que quelque chose se dresse à la manière des piquants. Le hérissement des mâts; hérissement de cheminées, d'antennes. Dans le parc, des hérissements de kiosques, de belvédères, des miroitements de serres, de bassins (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 163).Le hérissement des poils chez le chat en colère est en rapport avec une décharge d'adrénaline (Quillet Méd.1965, p. 496).V. étagement ex. : Elle les laissait passer et dire sans autre geste qu'un hérissement frissonnant et comme frileux des plumes marquant avec la vie qu'un immense désespoir de bête agitait là ce pauvre corps désemparé et mutilé.
Pergaud, De Goupil,1910, p. 226. − Au fig. Je sens, à je ne sais quoi, que vous allez partir, à je ne sais quel hérissement de choses tristes (Malègue, Augustin, t. 2, 1933p. 306). B. − Réaction épidermique qui fait dresser les plumes, les poils. Cabuche resta seul au milieu du cabinet, ahuri, avec un hérissement fauve de bête traquée (Zola, Bête hum.,1890, p. 90).Ils [les Français de l'étranger] ne peuvent pas comprendre ce frémissement, ce hérissement de notre chair, à la seule idée que l'immonde marée, de nouveau, déferlait sur les Ardennes (Mauriac, Journal,1950, p. 10). C. − Fait d'avoir devant quelqu'un ou quelque chose une réaction de défense et/ou de rejet. On cause de la princesse, (...) de ce hérissement instinctif, qui est chez elle une originalité, parfois une grâce (Goncourt, Journal,1874, p. 1020).Au fond, j'avais envie de rire, à m'imaginer l'hérissement des Lemploy, s'ils m'avaient entendu débiner la chaste jeunesse de Clotilde (Toulet, Nane,1905, p. 238).Christiane (...) eut néanmoins la force de se contenir, de surmonter le hérissement de tout son être (L. Daudet, Mésentente,1911, p. 64). Prononc. : [eʀismɑ
̃] init. asp., mais Toulet, supra : l'hérissement. Étymol. et Hist. Ca 1418 hericemens « action de se hérisser » (A. Chartier, Livre des quatre dames, 2123, éd. J.C. Laidlaw, p. 261). Dér. de hérisser*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 47. |