| GRÉEMENT, subst. masc. MARINE A. − Action de gréer un navire; résultat de cette action. Achever le gréement; traité de gréement. Observé beaucoup le gréement des navires (Delacroix, Journal,1854, p. 249).Non, Nab, répondit le marin. Le gréement du bateau me réclame, et tu voudras bien te passer de moi (Verne, Île myst.,1874, p. 323) : 1. Les pilotes sont divisés en un certain nombre de classes, possédant chacune une goëlette de 60 pieds de quille et de 60 de mâture, dont la construction, le gréement, sont le fruit d'une longue expérience.
Crèvecœur, Voyage, t. 3, 1801, p. 229. B. − Ensemble du matériel mobile, situé sur le pont ou au-dessus et nécessaire à la propulsion d'un bateau à voiles, à la manœuvre et à la sécurité d'un navire à hélices. Mais enfin le gréement tout entier était réparé (Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t. 8, 1845, p. 121).Gréement complet (Verne, Île myst.,1874p. 548).Le gréement siffle dans le vent (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 213) : 2. Quant au gréement, dans lequel résidait l'originalité du vaisseau, il était porté par trois ou quatre mâts et un beaupré, et l'on peut dire qu'il était double : le beaupré et le misaine étaient gréés de voiles carrées, et les autres mâts de voiles latines.
P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 127. − En partic. ,,À bord d'un voilier, le gréement comporte tout le matériel servant à la manœuvre des voiles et, d'une façon générale, tout le matériel de manœuvre`` (Sizaire Marine 1972). Capeler, décapeler le gréement; gréement léger, lourd; échelle des gréements. ♦ Gréement dormant. Gréement fixe servant particulièrement à la tenue de la mâture (d'apr. Soé-Dup. 1906). Gréement courant. Gréement servant à la manœuvre des voiles et qui se compose de cordages qui courent dans les poulies (d'apr. Soé-Dup. 1906). − P. anal., région. (Canada). ,,Ensemble des ustensiles, outils, machines nécessaires à une exploitation`` (Bel. 1957). Prononc. et Orth. : [gʀemɑ
̃]. Ds Ac. 1798-1932. De 1798-1878 on admet gréement ou grément, cf. aussi Gattel 1841, Littré et DG. Ac. 1932 ne donne que gréement, cf. aussi les dict. mod. du type de Dub., Rob. et Lar. Lang. fr. La forme grément est considérée comme vieillie ds Lar. encyclop. Étymol. et Hist. 1. a) Début xviies. agréement « action de gréer » (Mémoire anonyme sur la conservation des vaisseaux dans les ports de Brest, Brouage et le Havre de Grâce, ms. BN 9594, fo35 ds Jal1); b) 1801 gréement « id. » (Crèvecœur, supra ex.); 2. 1670 gréement « ensemble des accessoires mobiles nécessaires à la manœuvre d'un navire » (Colbert, Lettres, instructions et mémoires, éd. P. Clément, t. 3, 1, p. 226). Dér. du rad. de [a]gréer*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 55. Bbg. Juneau (M.). Glanures lex. dans Bellechasse et dans Lévis. In : Trav. Le Ling. québécoise. Québec, 1975, p. 169. |