| GRÈGE, adj. A. − Soie grège. Soie brute obtenue par le simple dévidage du cocon. Sur un fond de soie grège écrue est représentée une pivoine arborescente au-dessus d'un rocher en lapis (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 9).Ce jour-là le Medhi montait un cheval roux et portait un vêtement de soie grège noirâtre et un turban de même étoffe et de même couleur (Tharaud, Mille et un jours Islam II,1938, p. 47). ♦ Fils grèges. Fils faits avec cette soie brute (DG). B. − P. anal. Qui a la couleur écrue (à la fois grise et beige) de la soie grège. Une étoffe grège. Une grosse guipure de ton grège double, en effet, un manteau de vison (Figaro,22 nov. 1951, p. 11, col. 1).Les pieds dans des sandales, mais couverts de chaussettes en grosse laine grège (Camus, Exil et roy.,1957, p. 1611). Prononc. et Orth. : [gʀ
ε:ʒ]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1576 (M. Brésard, Les foires de Lyon aux 15eet 16es., p. 191 d'apr. M. Höfler ds Cah. Lexicol. t. 1, p. 93 : les soyes grèges non encore teinctes ny manufacturées). Empr. à l'ital.greggio « qui est à l'état naturel, qui n'a été l'objet d'aucun travail » (dep. xves. d'apr. DEI, dans le Nord), d'orig. incertaine, peut-être issu d'un lat. vulg. *gregius « propre au troupeau » (c'est-à-dire « à l'état naturel » comme la laine non encore lavée), dér. du lat. grex, gregis « troupeau » (cf. gr. α
̓
γ
ε
λ
α
ι
̃
ο
ς « qui appartient au troupeau », d'où « commun, vulgaire » en parlant de personnes ou de choses, v. Bailly; hyp. de DEI et Devoto; cf. Rohlfs § 279). Bbg. Hope 1971, pp. 288-289. - Kohlm. 1901, p. 47. |