| GÊNEUR, -EUSE, subst. Fam., péj. Personne qui gêne les autres, habituellement ou occasionnellement, qui leur apporte de l'embarras. Synon. importun, fâcheux, raseur (fam.), casse-pied(s) (fam.), enquiquineur (pop.).Se débarrasser d'un gêneur; loin des gêneurs. Mais, chaque fois, du monde avait paru, au coude du chemin. Toujours des gêneurs, on ne pouvait pas faire ses affaires! (Zola, Germinal,1885, p. 1363).Les gens qu'il [Gourmont] ne connaissait pas lui étaient antipathiques, comme des intrus, des gêneurs, des indiscrets (Léautaud, Journal littér., t. 2, 1908, p. 276).− Au fig. Une irritation sourde avait germé en lui (...), une rancune contre l'administration, cette gêneuse, empêcheuse de danser en rond, qui se venait placer entre le beau temps et lui comme pour donner un démenti (...) à la clémence infinie du bon Dieu (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 1ertabl., 1, p. 23). Prononc. et Orth. : [ʒ
εnœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. A. 1474 gehineur « bourreau » (Bartzsch, p. 58). B. 1863 gêneur « importun » (Labiche, Célimare, I, 4, p. 10). Dér. de gêner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. Klein (J.R.). Le Vocab. des mœurs de la Vie parisienne sous le Second Empire. Louvain, 1976, pp. 127-128. |