| GÉNITEUR, -TRICE, subst. A. − Littér. ou p. plaisant. Celui, celle qui a engendré; père, mère. Il avait chéri dans la jeune femme la future génitrice de son enfant (Richepin, Cadet,1890, p. 139) : ... au milieu des Énées qui portent sur le dos leurs Anchises, je passe d'une rive à l'autre, seul et détestant ces géniteurs invisibles à cheval sur leurs fils pour toute la vie; j'ai laissé derrière moi un jeune mort qui n'eut pas le temps d'être mon père et qui pourrait être, aujourd'hui, mon fils.
Sartre, Mots,1964, p. 11. − P. métaph. L'église, se disait-il, en descendant le sentier qui conduisait au grand étang, quelle génitrice d'art! (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 258). − En partic., au masc. plur. Père et mère. Synon. parents.L'histoire d'une progéniture dévorée, jusqu'aux os, par ses géniteurs (Colette, Naiss. jour,1928, p. 21).L'émotivité, par exemple, est toujours majoritaire chez les femmes, quelles que soient les proportions d'émotivité et d'inémotivité chez les géniteurs (Mounier, Traité caract.,1946, p. 156). B. − ÉLEVAGE. (au masc. seulement). Animal mâle sélectionné pour la reproduction. Synon. reproducteur.La généralisation de l'insémination artificielle permet à l'exploitant moyen ou modeste de bénéficier de géniteurs sélectionnés (Wolkowitsch, Élev.,1966, p. 84). Prononc. : [ʒenitœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Étymol. et Hist. 1137 « père » (Du Cange, s.v. genitor). Empr. au lat. class.genitor « père; fondateur, créateur ». Fréq. abs. littér. : 19. |