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GÉNITAL, -ALE, -AUX, adj.
A. − PHYSIOLOGIE
1. [En parlant d'un organe; p. méton. d'une partie de cet organe] Qui sert à la reproduction sexuée, qui fait partie de l'appareil reproducteur. Organes génitaux; glandes, parties génitales. Tout en arrière s'ouvre l'orifice génital, puis l'anus (Coupin, Animaux de nos Pays, 1909, p. 231).Les orifices des uretères et des conduits génitaux (E. Perrier, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3201) :
1. Les hormones produites par les glandes sexuelles conditionnent le développement de l'appareil génital et l'apparition des caractères qui différencient, dans l'état adulte, les individus des deux sexes. J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 48.
2. [En parlant d'un phénomène physiol., organique] Qui concerne les organes de la reproduction. L'activité des sécrétions génitales (Mounier, Traité caract.,1946, p. 189).Le diagnostic des localisations articulaires de la gonococcie (...) s'appuie avant tout sur la découverte de l'infection génitale (Ravault, Vignon, Rhumatol.,1956, p. 524).
3. [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui ressortit à la reproduction sexuée. Cycle génital, fonction génitale. Tous les actes de la vie génitale (règles, grossesse, accouchement) sont l'occasion de nouvelles reprises infectieuses (Mudelo dsNouv. Traité Méd., fasc. 1, 1926, p. 543).Une déficience de l'activité génitale et un défaut de développement ou une régression des caractères sexuels secondaires (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 767).
B. − P. ext.
1. [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui concerne la sexualité. Quand je l'entends disserter à voix haute sur ses mérites génitaux, je ne peux m'empêcher (...) de me le représenter en train de faire ce dont il parle (Duhamel, Maîtres,1937, p. 210).Il semble que l'endocrinologie soit impuissante à expliquer les états intersexuels. Les médications endocrinennes [sic] renforcent l'appétit génital brut (Mounier, Traité caract.,1946p. 169).
2. PSYCHANAL.
a) Stade génital. ,,Stade du développement psychosexuel caractérisé par l'organisation des pulsions partielles sous le primat des zones génitales`` (Lapl.-Pont. 1967, p. 453). À la puberté apparaît le stade proprement génital (Choisy, Psychanal.,1950, p. 87).Cf. anal ex. 10.
b) Amour génital. Forme de l'amour à laquelle le sujet parvient dans l'achèvement de son développement psychosexuel, une fois atteint le stade génital (d'apr. Lapl.-Pont. 1967). Cf. anal ex. 10 :
2. D'une façon générale, sous le terme d'amour génital, ne confond-on pas plusieurs plans dont la concordance n'est pas assurée : celui du développement libidinal, qui doit conduire à la synthèse des pulsions partielles sous la primauté des organes génitaux; celui de la relation d'objet, qui suppose l'accomplissement de l'Œdipe; celui enfin, de la rencontre singulière? Lapl.-Pont.1967p. 176.
c) Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Le génital. ,,Aspect physique de la sexualité, en son achèvement, avec le primat de la zone génitale`` (Pel. Psych. 1976). Chez Freud lui-même, le sexuel n'est pas le génital, la vie sexuelle n'est pas un simple effet des processus dont les organes génitaux sont le siège (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 185).Émotions et sentiments [sexuels] d'une tonalité particulière, qui déclenchent normalement et intrinsèquement le génital, quand aucune inhibition ne s'y oppose (Mounier, Traité caract.,1946p. 140).
REM.
Génitalement, adv.,rare. Relativement à la fonction génitale. Cette aspiration générale au pôle viril conçu psychiquement (et non génitalement) comme le pôle de la supériorité, constitue la « protestation virile » (Mounier, Traité caract.,1946p. 597).
Prononc. et Orth. : [ʒenital], masc. plur. [-o]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1380 adj. plur. « qui sert à la génération » membres génitaulx (J. Lefevre, trad. La Vieille, éd. Cocheris, 552); 1580 « relatif à la reproduction » (Montaigne, Essais, éd. Thibaudet, III, V, p. 947). Empr. au lat. class.genitalis « relatif à la génération », de genitum, supin de gignere « engendrer ». Fréq. abs. littér. : 86.