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GÂTEAU, subst. masc.
A. − PÂTISSERIE
1. Préparation de pâte sucrée cuite au four, généralement dans un moule, et destinée à être consommée fraîche après avoir été éventuellement garnie d'une crème, d'un glaçage, etc. Gâteau feuilleté; gâteau de fête, de mariage, de ménage; gâteau au chocolat, à la crème, aux amandes, aux pommes, moule à gâteau; service à gâteau(x); part de gâteau. Nos goûters chez le pâtissier du boulevard; tu sais, ces petits gâteaux aux fraises que tu adorais? (Zola, Curée,1872, p. 482).Ce sont (...) les marchandes de gâteaux (...) qui promènent et offrent leurs gâteaux. Il y en a de toute sorte : des ronds et des bombés comme des couronnes, des tressés comme des nattes et d'autres tortillés en forme de huit, et d'autres levés en forme de petits pains. Ils sont croquants, sucrés, et parfumés de grains d'anis (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 126) :
1. Puis, s'arrêtant à l'endroit où sont dressées ces sortes de gâteaux qu'on m'a dit se nommer éclairs et babas, il touche du bout du doigt une de ces pâtisseries, puis une autre, et il fait envelopper ces bagatelles de bouche dans une feuille de papier. Loin de moi de l'accuser de sensualité, pour ce choix minutieux et ridicule de quelques crèmes ou pâtes sucrées. A. France, Orme,1897, p. 30.
Gâteau monté (vx). Pièce de pâtisserie compliquée et volumineuse, composée de plusieurs éléments superposés. Synon. pièce montée.Un gâteau monté, deux crêmes, quatre assiettes de sucreries et de petits fours (Zola, Terre,1887, p. 188).Il y a (...) sur la table, un superbe gâteau monté, dont on dirait l'Académie des Goncourt réalisée, en modèle réduit, par un pâtissier (Renard, Journal,1895, p. 267).
Gâteau sec. Gâteau généralement de petit format, sans garniture crémeuse, qui peut se conserver un certain temps. Les bocaux pleins de gâteaux secs, de macarons et de madeleines (Zola, Ventre Paris,1873, p. 779).Marianne avait préparé pour lui des petits gâteaux secs (...) mais on en faisait rarement, à cause qu'ils demandaient beaucoup de beurre et qu'ils étaient longs à pétrir : il en eut une boîte pleine (Ramuz, A. Pache,1911, p. 106).
Gâteau d'anniversaire. Gâteau que l'on décore, au moment de le servir, d'autant de bougies allumées que la personne dont on célèbre l'anniversaire compte d'années. Il [Talleyrand] devait déjà s'amuser aux devantures du pâtissier Buszard, grand spécialiste de gâteaux d'anniversaires, dont les vitrines exposent des pièces montées en sucre d'une étonnante virtuosité (Morand, Londres,1933, p. 183).Quand un pâtissier va livrer en ville une pièce montée... un grand gâteau de noces ou d'anniversaire (Prévert, Paroles,1946, p. 156).
Gâteau des Rois. Gâteau traditionnel de l'Épiphanie, de composition variée selon les régions, dans lequel est glissée une fève. Synon. galette des Rois.Tirer le gâteau des Rois (vx). V. fève ex. 4 :
2. On avait tiré le gâteau des Rois. La fève était tombée à Madame Lerat, qui la mit dans le verre de Bosc. Alors, ce furent des cris : « Le roi boit! Le roi boit! » Zola, Nana,1880, p. 1291.
Loc. fig., vx. Trouver la fève au gâteau (cf. fève D).
Région. (Suisse). Synon. de tarte.Toujours cette réunion de toits innocente comme les prunes d'un gâteau trop cuit, qu'on a fendues en deux, posées à plat, rangées proprement les unes à côté des autres (Ramuz, Œuvres compl., t. 9, Les Signes parmi nous, Lausanne, Éd. Rencontre, 1967, p. 68).
2. P. ext. [Suivi d'un compl. désignant le principal ingrédient]
a) Entremets sucré assez consistant moulé comme un gâteau (au sens A 1 supra). Gâteau de semoule. Ce gâteau de riz à côtes dorées, et ce gigantesque biscuit de Savoie (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 220).L'étourdissante apparition d'un raisin de Malaga sur un gâteau de riz (Prévert, Paroles,1946p. 283).
b) Préparation culinaire salée rappelant par sa composition, sa consistance ou sa forme un gâteau (au sens A 1 supra). Gâteau de foies de volaille, de pommes de terre. Ce qu'il y a d'excellent dans la cuisine anglaise, ce sont les gâteaux de viande, les pies aux rognons et au steak, aux champignons, aux huîtres cuites, au poulet, surmontés de croûtes délicieuses (Morand, Londres,1933, p. 238).
3. Au fig. [P. réf. à A 1]
a) Fam., péj. Ce qui constitue un avantage, représente un gain; en partic. profit que l'on tire d'une entreprise, d'une affaire avantageuse. Réclamer sa part de gâteau :
3. ... tu possèdes une part des moulins Héricourt... la part de ton père! Tu en partages les revenus avec tante Caroline, l'oncle Augustin, tante Aurélie et le comte, (...) c'est beaucoup de souris pour un seul gâteau... Adam, Enf. Aust.,1902, p. 60.
Loc., vx. Avoir part au gâteau. Profiter d'un avantage. L'égoïsme de ceux qui veulent avoir part au gâteau (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 508).(Se) partager le gâteau (gén. ds un cont. péj.). Partager un profit. Il lui restait pas mal sur son magot de Versailles, sans compter les vingt et quelques mille francs des loyers de la maison... hein? Un fameux gâteau à se partager, quand on est trois seulement! (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 201).
b) Pop. C'est du gâteau. C'est (une activité, une situation) extrêmement facile et agréable. Synon. c'est du nanan, c'est de la tarte; anton. c'est pas du gâteau, c'est pas de la tarte.Je traverse le torrent, ça c'est du gâteau (Giono, Gds chemins,1951, p. 146).
B. − P. anal. Masse de matière solidifiée affectant le volume et la forme d'un gâteau (au sens A 1 supra). Gâteau de plomb. Des enfants qui faisaient des gâteaux de boue (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 75).Les indigènes ne brûlent que des gâteaux de bouse sèche (Gide, Retour Tchad,1928, p. 923).
Spécialement
a) APIC. Rayon de cire construit par les abeilles pour y déposer leur miel et leur couvain. Synon. gaufre.Gâteau de cire, de miel. Chaque muraille est un gâteau de cire dont les deux surfaces sont couvertes d'alvéoles hexagonaux d'une régularité merveilleuse (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 341).La forêt s'ouvrait par mille trous dorés comme un gâteau de miel (Giraudoux, Suzanne,1921, p. 83) :
4. La théorie courante, d'ailleurs renouvelée de Buffon, soutient que les abeilles n'ont pas du tout l'intention de faire des hexagones à base pyramidale, qu'elles veulent simplement creuser dans la cire des alvéoles ronds, mais que leurs voisines et celles qui travaillent sur l'autre face du gâteau, creusant en même temps, avec les mêmes intentions, les points où les alvéoles se rencontrent prennent forcément une forme hexagonale. Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 140.
b) SCULPT. Bloc de cire ou de terre dont on remplit l'intérieur d'un moule pour en prendre l'empreinte. (Ds Ac., Rob., Lar. Lang. fr.).
c) TECHNOLOGIE
CIN. ,,Dépôt de poussière dans le couloir de la caméra qui provoque des rayures`` (Fr. mod., t. 20, 1952, p. 210).
ÉLECTR. Gâteau de résine. Plaque de résine, sur laquelle on isole des corps que l'on veut maintenir électrisés. (Dict. xixes. et Lar. Lang. fr.).
INDUSTR. Matière solide ou pâteuse, retirée d'un four ou d'un creuset (Dict. xixes. et Lar. Lang. fr.).
TRAV. PUBL. Couche de filtration servant à séparer les phases d'un mélange (Dict. xixes. et Lar. Lang. fr.).
d) Vx. Gâteau de charpie. Pansement volumineux fait de plusieurs épaisseurs serrées de charpies. Il [un chirurgien] place dans cette incision [des téguments] une boulette de charpie, bien arrondie et très dure, qu'il recouvre aussitôt d'un linge troué, d'un gâteau de charpie, d'une compresse et d'un bandage (Nélaton, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 42).
Rem. Dans la langue familière, on rencontre gâteau (par croisement sém. avec gâter) comme second élém. de mots composés inv. en appos. à un subst. désignant un terme de parenté et avec une valeur adj. Qui gâte ses (petits-)enfants, ses neveux. Papa, maman, tata gâteau. Après s'être montré beau-père agréable et grand-père gâteau (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 46). Costals, l'ami de la famille, l'« oncle gâteau » de mes enfants : ça, jamais! (Montherl., J. filles, 1936, p. 1049).
Prononc. et Orth. : [gɑto]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1140 gastels plur. « aliment fait de pâte » (G. Gaimar, Hist. des angleis, éd. A. Bell, 127 et 136); ca 1170 li gastiax cas suj. sing. (Chr. de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 3143); 1541 avoir part au gasteau (Amadis, II, 22 ds Hug.); 1676 sculpt. (Félibien); 1680 apic. (Rich). Prob. de l'a.b.frq. *wastil que l'on peut déduire de l'a.sax., m.h.all., ags. wist « nourriture », dér. de *wahs « cire » (cf. angl. wax, all. Wachs « cire »), FEW t. 17, p. 548a; DEAF, s.v. gastel. Fréq. abs. littér. : 853. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 617, b) 1 619; xxes. : a) 1 823, b) 1 135. Bbg. Spitzer (L.). Gâteau. Romania. 1938, t. 64, pp. 395-398; 1939, t. 65, pp. 374-375. - Uren (O). Le Vocab. du cin. fr. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 210.