| FRAÎCHIR, verbe intrans. Devenir plus frais. A.− [Correspond à frais1A et à fraîcheur A; en parlant de la température] 1. [En parlant de l'atmosphère, de l'air ambiant] Devenir (plus) frais, un peu froid ou presque froid. Le temps, la température fraîchit; les nuits fraîchissent. Synon. se rafraîchir.J'ai voulu fumer une cigarette à la fenêtre, mais l'air avait fraîchi et j'ai eu un peu froid (Camus, Étranger,1942, p. 1140): 1. Il vente de l'est : un souffle qui arrive des pays sablonneux (...). Tiède tout le jour, il fraîchit le soir, trempé de rosée, quand il tombe, apportant avec lui le chant des cloches dépassées en chemin...
Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 71. 2. Spéc., MAR. [Correspond à frais1C 3 et à fraîcheur A 1 b; en parlant du vent] Augmenter en intensité, devenir plus fort. La brise fraîchit. Synon. se lever; anton. mollir, tomber.La marée monte, le vent fraîchit. Une bourrasque est proche (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 208).Un vent froid et vierge comme s'il avait passé sur les neiges fraîchissait de minute en minute, giflait d'une poigne rude le navire par le travers (Gracq, Syrtes,1951, p. 213). − Emploi impers. Il fraîchit, il commence à fraîchir (Ac.1835-1932). B.− P. ext. [Correspond à frais1A 2 a et à fraîcheur A 2 a; en parlant d'une boisson, d'une denrée] Devenir plus frais, refroidir un peu, prendre une température agréablement rafraîchissante, désaltérante. À fraîchir. Synon. usuel à rafraîchir.Le fermier Boissinot est sorti des petits saules portant un seau où il avait mis des bouteilles à fraîchir (Genevoix, Raboliot,1925, p. 337): 2. Dans cette chair bien nourrie, lavée de fruits (que Peyrony mange chaque matin, une heure avant son petit déjeuner, après qu'ils ont fraîchi la nuit entière sur le bord de sa fenêtre ouverte)...
Montherl., Olymp.,1924, p. 255. Rem. Se fraîchir, en emploi pronom. Se rafraîchir, se mettre au frais. De retour de la gare, je me suis fraîchie au pas de la porte; j'avais la peau brûlante de tout ça (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 15). REM. 1. Fraîchissant, ante, adj.Qui fraîchit ou qui rafraîchit. Ces palais, leurs richesses, leurs eaux fraîchissantes (Barrès, Jard. Oronte,1922, p. 31). 2. Fraîchissement, subst. masc.Fait de fraîchir (supra A); état qui en résulte. Je perçus, à travers ma culotte floconneuse, un fraîchissement à peine! (Colette, Dialog. bêtes,1905, p. 18). Prononc. et Orth. : [fʀ
ε
ʃi:ʀ] ou p. harmonis. vocalique, [fʀe-], (il) fraîchit [fʀ
ε
ʃi] ou [-e-]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié du xiies. frescissanz adj. « tout nouveau » (Psautier d'Oxford, 80, 8 ds T.-L.); 2. ca 1200 freschir trans. « rafraîchir, restaurer les forces de quelqu'un » (Destruction de Rome, éd. G. Groeber, 214) rare; 3. [1616 afraischir intrans. mar. « augmenter de force (en parlant du vent) » (A. d'Aubigné, Histoire universelle, II, 50 ds Littré)]; 1678 fraichir (Guillet, III, p. 165); 4. 1626 fraîchir « devenir frais (en parlant de la température) » (A. Hardy, Triomphe d'Amour, V, 3 ds Théâtre, éd. E. Stengel, t. 4, p. 324). Dér. de frais, fraîche*; dés. -ir. Fréq. abs. littér. : 120. |