| FLÉTRISSURE1, subst. fém. [En parlant d'un végétal] Altération de la fraîcheur. La flétrissure des fleurs (Ac.1932).De village en village, un vent moisi Appose aux champs sa flétrissure (Verhaeren, Camp. halluc.,1893, p. 42).− P. anal. ♦ [En parlant du corps hum.] Altération de l'éclat, de la vitalité. Flétrissure du teint, du visage. [Sérafine] avouait orgueilleusement ses trente-cinq ans, d'une beauté insolente encore, avec des épaules et une gorge de marbre, sans une flétrissure (Zola, Fécondité,1899, p. 349): Ils n'étaient pas des vieillards, mais des jeunes gens de dix-huit ans extrêmement fanés. Peu de chose eût suffi à effacer ces flétrissures de la vie, et la mort n'aurait pas (...) de peine à rendre au visage sa jeunesse...
Proust, Temps retr.,1922, p. 936. ♦ [En parlant d'une étoffe] Altération des couleurs, de la fraîcheur. Les plis de son pantalon miroité, présentaient à l'œil cette espèce de flétrissure qu'y imprime l'usage, que combat vainement la brosse (Balzac, Melmoth,1835, p. 323).Cette flétrissure (...) donnant à la soie, à la laine, au coton (...) quelque chose de la pourriture qu'on voit dans les couronnes des cimetières (Goncourt, Journal,1882, p. 178). − Au fig. Ce dégoût puéril qui prélude aux grandes défaillances de l'âme, marque un de nous (...) d'une sorte de flétrissure dont sa pureté restera meurtrie (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 877). Prononc. et Orth. : [fletʀisy:ʀ]. Demi-longueur de la voyelle de syll. initiale ds Passy 1914. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xves. fletrisseure « altération de la fraîcheur, de l'éclat (des plantes, du teint, de la beauté) » (Gloss. ms. lat. Bibl. nat. 7684, fo58 vods DG). Dér. du rad. du part. prés. de flétrir1*; suff. -ure*. |