| * Dans l'article "FERMETÉ,, subst. fém." FERMETÉ, subst. fém. A.− Domaine concr. 1. Qualité de ce qui est ferme, solide, consistant. (Quasi-)synon. résistance; anton. élasticité, fragilité, souplesse. a) [À propos d'un terrain] Croire à la parole humaine, parlée ou écrite, est aussi indispensable aux humains que de se fier à la fermeté du sol (Valéry, Variété III,1936, p. 219). b) [Autres domaines] Elle éprouva la plénitude de ses seins, la fermeté de son ventre, l'étroitesse de sa chair (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 66): 1. Il semble inconcevable, et il est simple, qu'un bronze noir prenne la tonicité sanglante de la chair, un marbre glacial et serré la fermeté pulpeuse du fruit, un granit compact la fluidité d'une eau courante.
Faure, Espr. formes,1927, p. 164. 2. Qualité de ce qui est fort, vigoureux, et ne tremble pas. Fermeté dans le bras, le jarret, le poignet; fermeté des reins. − En partic. a) Fermeté de (la) main. Assurance, sûreté dans les mouvements. Ce chirurgien n'a pas assez de fermeté dans la main (Ac.1835-1932). b) Fermeté de la voix. Un son naquit imperceptiblement dans une gorge de femme, un son qui s'essaya rauque, s'éclaircit, prit sa fermeté et son ampleur en se répétant (Colette, Ces plais.,1932, p. 14).Elle l'interrompit, d'un vif élan (...). Il fut stupéfait de la fermeté de sa voix (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 589). c) Domaine de la création artistique et littér.Mais sa couleur, un peu molle et fluide, sent les habitudes de l'aquarelle, et, s'il a su éviter les crâneries des autres paysagistes, il ne possède pas toujours une fermeté de touche suffisante (Baudel., Salon,1846, p. 183).Chaque personnage est dessiné avec un trait d'une fermeté exquise (Green, Journal,1950, p. 345). B.− Au fig. 1. Assurance, rigueur dans la manière de penser ou de s'exprimer. Fermeté dans ses réponses; la fermeté du regard. Fermeté d'esprit, de jugement. Rectitude, solidité de l'esprit, du jugement. Anton. hésitation, mollesse.L'insistance de mon regard, la fermeté de ma parole ont fini par le troubler. Pourtant il essaie de protester contre l'évidence (Aymé, Vaurien,1931, p. 210).La tendresse, la sympathie de sa voix contrastaient avec la fermeté, la précision un peu sèche de son discours (Arnoux, Seigneur,1955, p. 136). 2. Énergie morale, constance. Je craignais un peu son goût des solutions moyennes et qu'il manquât, le moment venu, de résolution, de fermeté, d'audace (Bernanos, Joie,1929, p. 581): 2. À ma première tentative de délivrance j'eus la témérité de fuir jusqu'à Trieste; à la seconde, le courage de me traîner jusqu'au port; mais à partir de la troisième, jamais je ne me trouvai la fermeté de dépasser le coin de ma rue.
Milosz, Amour, initiation,1910, p. 203. − En partic. Autorité sans brutalité : 3. C'est avec une fermeté éclairée et calme que le dressage des instincts doit être mené. Il faut à la fois que l'instinct se développe sainement et qu'il soit tenu en laisse. Brimé, il dévie aussi sûrement qu'abandonné à lui-même. Protégé avec excès, par peur des accidents qu'il fait courir, il se dessèche...
Mounier, Traité caract.,1946, p. 460. C.− BOURSE, COMM. Tendance du marché lorsque les cours se maintiennent à un taux stable. Fermeté de la Bourse, des cours, des prix, d'une valeur. Synon. stabilité.Fermeté de l'Obligation du Trésor (
Œuvre,28 janv. 1941).Le marché, actif, n'a pas manqué de résistance, voire de fermeté (Combat,19-20 janv. 1952, p. 5, col. 6-7). REM. Ferté, subst. fém.,vieilli. Enceinte ou château fortifiés (cf. La Ferté-Macé, La Ferté-sous-Jouarre). Des châteaux, des fertés ont ainsi trouvé, sur les parois qui bordent immédiatement l'alluvion, des sites favorables (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 128).V. infra étymol. Prononc. et Orth. : [fε
ʀməte]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 fermeté « forteresse » (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 13070); fin xiies. ferté « id. » (Moniage Guillaume, II, 55 ds T.-L.); 2. ca 1200 fermeteit « solidité » (Dialogue Grégoire, 115, 4, ibid.); ca 1265 au fig. nule fermeté ne nule constance (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 42, p. 208). Empr. au lat. class. firmitas « solidité, robustesse », en lat. chrét. « forteresse » (776 ds Du Cange); ferté est la forme populaire. Fréq. abs. littér. : 876. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 779, b) 1 039; xxes. : a) 657, b) 1 255. |