| FÉCONDATION, subst. fém. A.− [Correspond à féconder A; en parlant des êtres vivants organisés] Action de féconder, le résultat de cette action; stade de la reproduction sexuelle consistant en une fusion des gamètes mâle et femelle en une cellule unique. 1. Domaine humain.C'était sa fille, soit. Le hasard des fécondations, la loi brutale de la reproduction, un contact d'une seconde avaient fait sa fille de cet être qu'aucun lien légal n'attachait à lui (Maupass., Contes et nouv., t. 1, M. Jocaste, 1883, p. 876).La participation de deux organismes à un même processus physiologique, tel que la fécondation de l'œuf par le spermatozoïde (Carrel, L'Homme,1935, p. 238).S'il n'y a pas eu de fécondation de l'oocyte, ni par suite de nidation de l'embryon, le corps jaune se résorbe au bout de peu de jours (Caullery, Embryol.,1942, p. 99): 1. Il faut aussi l'intégrité des organes génitaux permettant la migration de l'ovule par les trompes de l'ovaire à l'utérus, la bonne réception des spermatozoïdes au cours des rapports sexuels et la nidation dans l'utérus de l'ovule après sa fécondation.
Quillet, Méd.1965, p. 484. 2. Domaine animal.La fécondation de la poule par le coq. Des essais de fécondation artificielle avaient été tentés depuis longtemps. On peut aujourd'hui effectuer l'insémination à volonté chez les mammifères, avec des progéniteurs situés à des distances éloignées (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 632): 2. Ce n'est qu'après la fécondation du vol nuptial qu'elle [la reine] produit à son choix des ouvrières ou des faux-bourdons. À la suite du vol nuptial, elle est définitivement en possession, jusqu'à la mort, des spermatozoaires arrachés à son malheureux amant.
Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 160. 3. Domaine végétal.Les ruisseaux entraînaient les pollens pour des fécondations lointaines (Gide, Nourr. terr.,1897, p. 232).Il faut (...) avoir l'agilité d'un singe pour aller d'un arbre à l'autre, au temps de la fécondation, secouer le pollen des arbres mâles sur les fleurs des palmiers femelles (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 243): 3. La fécondation se réalise selon deux modalités :
a) l'autofécondation, ou fécondation d'une variété par son propre pollen (cas général chez le pêcher);
b) l'interfécondation, ou fécondation croisée (cas général chez le pommier et le poirier), les abeilles assurant quasi exclusivement la pollinisation.
Boulay, Arboric. et prod. fruit.,1961, p. 67. B.− [Correspond à féconder B] Action de rendre la terre fertile, productive. La fécondation de la terre par les pluies. Les amours de la terre, les fêtes de la fécondation, les caresses des plantes l'avaient enivrée de leurs parfums (Balzac, Lys,1836, p. 305). C.− P. métaph. Regnier, en effet, aussi bien que Malherbe, et même à un plus haut degré que lui, a le mérite d'avoir régénéré en France l'imitation des anciens, et d'en avoir fait enfin, de servile et de stérile qu'elle était, une émulation de génie, une lutte d'honneur, je dirai presque une fécondation légitime (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr.,1828, p. 136).Des miracles comparables à la fécondation d'un grand sentiment religieux par une énergie nationale ou spécifique exceptionnelle (Faure, Espr. formes,1927, p. 242). Prononc. et Orth. : [fekɔ
̃dasjɔ
̃]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1488 « action de féconder » (La Mer des Histoires, I, 181d, édit. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 65). Dér. du rad. de féconder*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 215. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 423, b) 436; xxes. : a) 240, b) 174. Bbg. Gohin 1903, p. 266. |