| ESTRAMAÇON, subst. masc. Longue et lourde épée, soit à un seul tranchant, soit à deux tranchants, l'un plus court que l'autre, et à garde en corbeille à jour protégeant la main (d'apr. Leloir 1961). ♦ Coup d'estramaçon. Coup porté avec le tranchant de l'épée, par opposition à estocade, coup porté avec la pointe (Ac. 1932). Rem. On rencontre ds la docum. le verbe intrans. estramaçonner. Frapper de l'estramaçon. Voici des mois que Draon avait succombé bravement à la funeste journée de Navarette, ayant charpenté et estramaçonné avec une fureur digne de la victoire (Arnoux, Rhône, 1944, p. 329). Prononc. et Orth. : [εstʀamasɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1718. Étymol. et Hist. 1. 1565 en estramasson « avec le tranchant de l'épée » (Chron. bordeloise, éd. J. Delpit, t. I, p. 133 : en estamasson [sic]); apr. 1578 estramasson « coup donné avec le tranchant de l'épée » (Brantôme, Discours sur les duels, VI, 284 ds Hug.); 1585 estramaçon [cité comme mot à la mode] (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. II, p. 297); 2. 1622 « longue épée à deux tranchants » (E. Binet, Merv. de nature, p. 144 ds Gdf. Compl.). Empr. à l'ital. stramazzone, attesté au sens 1 dep. 1541 (F. Berni ds Tomm.-Bell.), au sens 2 aussi dep. le xvies. (d'apr. DEI), dér. de stramazzare, dér. de mazza « masse d'armes » (masse* « maillet ») à l'aide du préf. stra- (du lat. extra). Fréq. abs. littér. : 5. Bbg. Hope 1971, p. 149, 193. |