| ESSORILLER, verbe trans. Couper les oreilles à. Essoriller un chien (Ac.1798-1932).Cyrano. − Que Montfleury s'en aille, Ou bien je l'essorille et le désentripaille! (Rostand, Cyrano,1898, I, 4, p. 33).− P. hyperb., fam. Couper très court les cheveux. Qui vous a ainsi essorillé? (Ac.1798-1932).[Le coiffeur], en essorillant à petits coups de ciseaux les tempes du comte (D'Esparbès, Lég. outil,1903, p. 198). Rem. La docum. atteste a) L'emploi part. passé employé comme adj. Il [Sigognac] flatta Miraut de la main, gratta le crâne essorillé de Béelzébuth (Gautier, Fracasse, 1863, p. 496). b) Essorillement, subst. masc. Action de couper les oreilles; supplice consistant à couper les oreilles d'un condamné. Cette foule, à laquelle les quatre sergents (...) avaient fait espérer une exécution telle quelle, non pas sans doute une pendaison, mais un fouet, un essorillement (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 164). Prononc. et Orth. : [esɔ
ʀije], (j')essorille [esɔ
ʀij]. Pour l'initiale cf. essorer. Noter que Besch. 1845 qui ne transcrit pas essorer transcrit [εss-]. Le verbe est ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1303 essoreiller (Charte ds Du Cange, s.v. auris). Dér. de oreille*; dés. -er; préf. privatif es- du lat. ex-. Fréq. abs. littér. : 5. Bbg. Quem. DDL t. 2 (s.v. essorillement). − Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, p. 272. |