| ENTÔLER, verbe trans. Arg. et pop. Voler (quelqu'un) en le trompant. Entôler ses copains; être entôlé par son associé. Synon. escroquer.Pourtant, ils [des policiers] n'ont poissé qu'Bambou, tu vois, rapport qu'il entôlait l'frère (Carco, Jésus-la-Caille,1914, p. 15).♦ Se faire entôler. ,,Être victime d'une escroquerie`` (Dub.). Synon. se faire rouler. Rem. La docum. atteste un emploi arg. et vx de ce verbe en emploi abs. avec le sens de « entrer en fraude » (pour voler). [Ceux qui restent] en gafe (...) doivent craindre que ceux qui entôlent (qui entrent) ne gardent pour eux la plus grande partie des objets précieux (Vidocq, Voleurs, t. 2, 1836, p. 97). − En partic. [En parlant d'une prostituée] Voler (le client) en lui dérobant tous ses biens (cf. Carabelli, [Lang. pègre]). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃tole], (j')entôle [ɑ
̃to:l]. Étymol. et Hist. 1829 arg. « introduire quelque chose en fraude » (Vidocq, Mém., t. 3, p. 127); 1903 « (en parlant d'une prostituée) dépouiller son client [reçu dans la tôle] » (ds Esn.). Dér. de tôle* (taule) au sens de « maison, chambre »; préf. en-*; dés. -er. DÉR. 1. Entôlage, subst. masc.Action d'entôler. En partic. Vol commis par une prostituée. Armand, qui s'était promis de raconter immédiatement l'entôlage dont il avait été victime (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 360).− [ɑ
̃tola:ʒ]. Var. entaulage, cf. infra. − 1reattest. 1903 arg. entaulage « vol pratiqué par une prostituée sur son client » (ds Esn.); du rad. de entôler, suff. -age*. − Fréq. abs. littér. : 3. 2. Entôleur, euse, subst.Au masc. ,,Menteur, escroc`` (Carabelli, [Lang. pop.]). Au fém. Prostituée qui vole son client. Plus de surins et plus d'eustaches Plus d'entôleuse au coin des rues (Aragon, Rom. inach.,1956, p. 223).− [ɑ
̃tolœ:ʀ] fém. [-ø:z]. Var. entauleur, cf. infra. − 1resattest. 1901 arg. entôleuse « voleuse » (ds Esn.), 1925 entauleur « client payant mal » (ibid.); du rad. de entôler, suff. -eur2*, -euse*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Berry (M.). L'Arg. policier. Vie Lang. 1973, p. 473 (s.v. entôlage). − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 243. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 59. |