| ENCHÈRE, subst. fém. A.− Offre d'achat ou de bail supérieure à celles qui ont été précédemment faites au cours d'une adjudication. Mettre, porter à l'enchère/aux enchères; couvrir, monter l'enchère; enchères publiques : 1. Le petit hôtel particulier du faubourg Saint-Honoré vendu aux enchères, il ne lui restait pour toute fortune que le portrait en pied, grandeur nature, de la belle Esther, grand'mère d'Alexis, peint par son mari.
Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 100. ♦ Au feu des enchères. [P. réf. aux bougies allumées pour mesurer le temps de la vente] Le microfilm permet ainsi de sauvegarder l'image d'un fonds dans son intégrité avant qu'un jour il ne soit, par exemple, dispersé au feu des enchères (L'Hist. et ses méth.,1961, p. 795). ♦ Folle enchère. Enchère formée par une personne qui, après s'être engagée à payer dans une adjudication une somme déterminée, ne peut ou ne veut pas remplir les conditions imposées aux adjudicataires par le cahier des charges (d'apr. Cap. 1936). Procédure de folle enchère : 2. Tout adjudicataire doit payer immédiatement au commissaire-priseur le prix total de son adjudication ainsi qu'un droit de tant pour cent pour vacations et frais de vente fixé par arrêté préfectoral. S'il ne le faisait pas, il y aurait aussitôt, en principe, revente sur folle enchère à ses risques et périls.
Dumont, Organ. des monts-de-piété en France,1905, p. 46. − P. méton., JEUX. Somme que l'on peut ajouter à l'enjeu dans divers jeux de cartes. ♦ BRIDGE. Synon. de annonce : 3. Les enchères se font dans le même sens que la donne. Quand un joueur a fait une enchère, un autre ne peut pas en faire une qui soit inférieure.
M. Bacon, Découvrons le bridge,Paris, Nathan, 1973, p. 20. B.− P. ext. Vendre, mettre qqc. à l'enchère ou aux enchères. ,,Ne l'accorder qu'à celui qui donne le plus pour l'obtenir`` (Ac. 1835-1932). − Au fig. Mettre à l'enchère (ce qui normalement ne se vend pas). Abandonner au plus offrant. On renverse Commode; mais les prétoriens mettent l'empire à l'enchère, et le peuple obéit à l'acheteur (Constant, Esprit conquête,1813, p. 197).Il rêvait déjà de jouer habilement de leur rivalité pour stimuler leur zèle et mettre son amour à l'enchère (Zola, M. Férat,1868, p. 120). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃
ʃ
ε:ʀ]. Enq. : /ã
ʃeʀ/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1259 (Baillies de Xaintonge, Arch. J 1030, pièce 10 ds Gdf. Compl.). Dénominatif de enchérir*. Fréq. abs. littér. : 181. |