| DISSÉMINER, verbe trans. A.− BOT. Semer en éparpillant : 1. Les tourbillons du sud-ouest renouvellent les vieux végétaux, et disséminent au loin leurs graines...
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 159. B.− P. ext. Répandre, éparpiller, disperser. Vous avez disséminé votre personnalité aux quatre vents du ciel, et maintenant quelle peine n'éprouvez-vous pas à la rassembler (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 371): 2. Quelques-uns s'imaginent, il est vrai, que la grève générale, éclatant en bien des points à la fois, obligerait le gouvernement capitaliste et propriétaire à disséminer la force armée sur une telle étendue qu'elle serait comme absorbée par la révolution.
Jaurès, Ét. socialistes,1901, p. 115. − Emploi pronom. à sens réfl. ou passif. Les habitations humaines se disséminaient sur les versants et se concentraient à leur pied en gros villages (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 293).Les pensionnaires se disséminaient dans le jardin (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 150): 3. Le gain coupable et monstrueux
S'y resserre, comme des nœuds,
Et son désir se dissémine et se propage
Partant chauffer de seuil à seuil;
Dans la ville, les contigus orgueils.
Verhaeren, Les Villes tentaculaires,1895, p. 157. Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. disséminement. État de ce qui est disséminé. Le disséminement des garnisons a été un obstacle jusqu'ici (Davout, Réorg. milit., 1871, p. 66). Prononc. et Orth. : [disemine], dissémine [disemin]. Possibilité de prononcer [ss] double ds Barbeau-Rodhe 1930. Cette prononc. est la seule ds Fél. 1851, Littré et DG. Le verbe est admis ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1503 (Le Guidon en franç., 96b, édit. de 1534 ds Hug.). Empr. au lat. class.disseminare « propager; répandre ». Fréq. abs. littér. : 44. Bbg. Gohin 1903, p. 265, 312, 323. |