| DILACÉRER, verbe trans. Rare, CHIRURG. PATHOL. Déchirer un tissu organique. En dilacérant sous le microscope et dans une goutte d'eau salée à 9‰, un nerf sciatique de grenouille, on constate qu'il est formé de fibres nerveuses (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 219).− P. ext. Déchirer avec violence, mettre en pièces de manière à rendre inutilisable. À la fin de la végétation (...) les écorces [de la vigne] dilacérées, retiennent beaucoup de spores de champignons, de moisissures, etc. (Brunet, Mat. vitic.,1909, p. 26). − P. métaph. Jean de Witt (...) a fini par être mis en pièces et dilacéré au profit de cet autre grand politique moins crapuleux, Guillaume d'Orange (Sainte-Beuve, Portraits contemp.,t. 5, 1846-69, p. 249).Le « soi » d'Edgar Poë a été recouvert, obstrué par un dérèglement d'images héréditaires, dû à l'alcool, qui ont fini par dilacérer et écharpiller son beau génie (L. Daudet, Le Monde des images,1919, p. 66). Prononc. et Orth. : [dilaseʀe]. Barbeau-Rodhe 1930 donne la possibilité de prononcer [dilasε
rre] qui est une prononc. expressive. Cf. ds Passy 1914, mais sans redoublement de [ʀ], avec [ε] ouvert à l'inf. d'apr. la forme conjuguée. Le verbe est admis ds Ac. 1762-1932. Conjug. Devant syll. muette, change [e] fermé en [ε] ouvert : (je) dilacère [dilasε:ʀ]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1121 delacherez « déchirer » (St Brendan, éd. E. G. Waters, 1228); 2. 1539 méd. (J. Canappe, 5eLivre de la méthode thérapeutique, p. 71 ds Fr. mod. t. xix, p. 20). Empr. au lat. class.dilacerare « déchirer, mettre en pièces ». Fréq. abs. littér. : 2. |