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DESCELLER, verbe trans.
A.− ,,Défaire ce qui est fermé d'un sceau, d'un cachet`` (Ac. 1932). Desceller un acte, un diplôme (Lar. 19e).
B.− P. anal. Ouvrir ce qui est fermé hermétiquement ou semble l'être. Cette populace qui voulait desceller le cercueil de M. de Pontchâteau (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 115).
P. métaph., emploi pronom. :
1. Il sentait son malheureux être se détendre; dans cette atmosphère de sainteté, il se dénoua (...). Et il pria longtemps, se descellant pour la première fois, se reconnaissant si indigne, si vil, qu'il ne pouvait comprendre comment, malgré sa miséricorde, le seigneur le tolérait dans le petit cercle de ses élus;... Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 54.
Au fig. Desceller la bouche, les lèvres de/à qqn. L'autoriser à parler :
2. L'attitude du ministère de la guerre ferait croire qu'on redoute la pleine liberté de langage du colonel. (...). Que cela plaise ou non, le moment est venu de lui desceller les lèvres. Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 35.
C.− P. ext. Détacher d'un support, ce qui est fixé sur celui-ci avec du ciment, du plâtre, etc. en brisant ce matériau; briser le scellement de quelque chose. On poussa contre les murailles des tarières, qui, s'appliquant aux joints des blocs, les descelleraient (Flaub., Salammbô, t. 2, 1863, p. 80).Cependant la glycine achève de desceller la grille (Colette, Belles saisons,1945, p. 21).Le mécanicien lança la voiture, et quand les deux autres (...) survinrent, la violente machine ronflait déjà à desceller les vitres (La Varende, Souv. Seigneur,1953, p. 135):
3. ... on n'entendit plus qu'un grattement furieux, un bruit de fer égratignant le plâtre. Elle descellait les gonds avec la pointe de ses ciseaux. Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 877.
Emploi pronom. Les roches qui commençaient à se desceller (Benoit, Atlant.,1919, p. 81).
P. méton. Desceller un mur. Dissocier les éléments qui le composent. L'arbre qui bien vite crèverait le toit, et descellerait le mur, si l'on ne faisait jouer la scie et la hache (Alain, Propos,1930, p. 973).
Prononc. et Orth. : [desεle] ou par harmonisation vocalique [desele], (je) descelle [desεl]. Warn. 1968 indique qu'on entend parfois [dεsεle]. Cf. des-. Le verbe est admis ds Ac. 1718-1932. Homon. desseller. Étymol. et Hist. 1. 3equart xiiies. [ms.] « défaire ce qui est scellé, fermé d'un sceau » [les lettres] fu dessaielés (Alexandre, éd. H. Michelant, p. 502, 26 ds T.-L.); 2. 1660 desceler « défaire ce qui est scellé, fixé » (Oudin Esp.-Fr.). Dér. de sceller*; préf. de-*. Fréq. abs. littér. : 39.
DÉR.
Descellement, subst. masc.Action de desceller. Le descellement de cette pierre a été très difficile (Ac.1878-1932).Il serait bon de combler les trous qui résulteraient de ces divers descellements avec des pelletées de terre dans lesquelles on sèmerait des faînes et des glands (A. France, Chat maigre,1879, p. 275). [desεlmɑ ̃]. Warn. 1968 transcrit aussi [dεsεlmɑ ̃]. Cf. des-. Admis ds Ac. 1878 et 1932. Homon. décèlement. 1resattest. 1768 « action de desceller; résultat de cette action » (Mariette, Descr. stat. de L. XV, p. 114 ds DG; descellement des fers); 1909 « action de rompre le sceau » (Lar. pour tous); du rad. de desceller, suff. -(e)ment1*.