| DÉVIRILISER, verbe trans. A.− MÉD. Mettre en état de dévirilisation, ôter la qualité d'homme (cf. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845). B.− Au fig. [Le compl. désigne une pers. du sexe masculin] Enlever au caractère les qualités (dynamisme, énergie, etc.) traditionnellement liées à la virilité. Synon. efféminer; anton. masculiniser, viriliser : Cette femme qui semble adorer son mari, parce qu'elle le gâte et qu'elle le gave, désire secrètement le déviriliser par cet esclavage domestique.
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 153. − Emploi pronom. réfl. Ces grognards de la décadence latine se sont dévirilisés aux griffes des sphinx dont ils ne savaient pas les énigmes (Péladan, Vice supr.,1884, p. 168). − P. ext. [Le compl. désigne une collectivité, un peuple] Enlever toute volonté de réagir, réduire à l'impuissance. On a prétendu qu'Offenbach avait été envoyé par la Prusse pour déviriliser la France (Péladan, Vice supr.,1884p. 182). Rem. On rencontre ds la docum. dévirilisant, ante, part. prés. en emploi adj. Qui fait perdre la virilité du caractère. Anarchie, athéisme, ne sont souvent qu'une révolte prolongée contre une paternité trop pesante. Quand ce complexe domine, l'influence dévirili sante de la fixation est généralement atténuée (Mounier, op. cit., p. 99). Prononc. : [deviʀilize], (je) dévirilise [deviʀili:z]. Étymol. et Hist. 1. 1585 « châtrer » (Cholières, 4eMatinée, p. 140 ds Hug.); 2. 1808 « amollir, efféminer » (Boiste). Dér. de viril*; préf. dé-*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 5 (dévirilisant : 1). |