| DÉVERSOIR, subst. masc. A.− Usuel 1. Orifice destiné à évacuer le trop-plein d'un canal, d'un étang, d'une fontaine, etc. Un ruisseau alimenté par le déversoir d'un moulin (Alain, Propos,1907, p. 15). − P. méton. Réservoir destiné à recevoir ce trop-plein. Une vieille femme qui lavait au déversoir de la source (Sand, M. Sylvestre,1866, p. 103).Fontaine formée de deux baignoires de marbre, l'une servant à l'autre de déversoir (Green, Journal,1948, p. 187). − Au fig. Exutoire. Vous autres, les poètes, vous avez un déversoir dans vos vers (...) vous crachez un sonnet et cela soulage le cœur (Flaub., Corresp.1853, p. 375). 2. Partie d'un barrage destinée à l'écoulement du trop-plein de la retenue lorsque l'exutoire normal ne suffit pas : Les barrages ne sont pas conçus en principe pour être surmontés par les crues qui risqueraient de les ébranler et de les affouiller à leur base. Il faut que celles-ci soient évacuées par un dispositif spécial. Ce sera généralement un déversoir superficiel placé latéralement au barrage et normalement exhaussé par des vannes dont la manœuvre s'effectue lorsqu'on doit laisser passer une crue.
Thaller, La Houille blanche,1952, p. 41. B.− P. ET CH. Petit ouvrage de maçonnerie construit en diagonale sur l'accotement d'une chaussée pour écouler l'eau dans le fossé. Rem. 1. Attesté au sens B ds la plupart des dict. gén. des xixeet xxes. et Jossier 1881. 2. On rencontre ds la docum. l'accept. « pièce de la charrue qui rabat sur le côté la terre soulevée par le soc ». Synon. usuel versoir. La lourde charrue d'Avignon à un seul déversoir (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 107). Cet emploi n'est pas attesté ds les dict. généraux. Prononc. et Orth. : [devε
ʀswa:ʀ]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1673 « orifice pour l'écoulement du trop-plein » (J.-J. Guiffrey, Comptes des bâtiments du roi..., t. 1, p. 677); b) 1840 fig. « exutoire » (Balzac, Prince Bohême, p. 368); c) 1862 « réservoir destiné à recevoir le trop-plein d'un étang, canal, etc. » (Hugo, Misér., t. 1, p. 371); d) 1864 « pavage en pente » (Littré); 2. 1921 « pièce de charrue » (Pesquidoux, loc. cit.). Dér. du rad. de déverser2*; suff. -oir*. Fréq. abs. littér. : 65. Bbg. Quem. 2es. t. 2 1971. − Rommel 1954, p. 173. |