| DÉVÊTEMENT, subst. masc. Action de se dévêtir; résultat de cette action : 1. C'est lui [le peintre Moronobou] qui le premier a annoncé l'acte d'amour par un petit dévêtement du bout de l'épaule de la femme, une chaste et délicate indication de ce qui va se passer bientôt entre la femme et l'homme.
Goncourt, Journal,1885, p. 507. 2. À présent, je sais que le plus intime et le plus cher moi-même ne connaît la femme que comme une mère avec une robe. J'attends, sans y penser, le chaste dévêtement.
Alain-Fournier, Corresp.[avec J. Rivière], 1907, p. 83. − P. métaph. : 3. Vous regardez monter la lourde ingratitude.
Et ce dévêtement de la vénalité.
Péguy, Ève,1913, p. 743. Rem. 1. Dans ce sens également on rencontre ds la docum. la forme dévêtissement. La température ce qui conditionne le dévêtissement et la composition de la mise en train (R. Vuillemin, Memento Éduc. phys., 1941, p. 62). P. métaph. Elle [l'humanité] tend à un dévêtissement... à une désinvolture complète (Proudhon, La Révolution sociale démontrée par le coup d'État du 2 décembre, 1852, p. 38). 2. Les dict. avec la mention ,,vieilli`` indiquent seulement sous cette graphie : Dr. Action de se dessaisir d'un bien en faveur de quelqu'un. Le dévêtissement de ses biens en faveur de ses enfants (Ac. 1835, 1878). Prononc. et Orth. Seule transcr. ds Littré : dé-vê-te-man. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1300 devestement « action de se dessaisir de quelque chose » (Chart. de Philippe le Bel, Richel. 1. 9785, fo54 vods Gdf.) − 1448 (Cart. Esdr. de Corb., Richel. 1. 17760, fo9 ro, ibid.); 2. 1375 « action de se dévêtir » (Moulins, Arch. P 1355, ibid.); 1572 (Amyot, De Isis et d'Osiris, 39 ds Hug. [ici au fig., en parlant d'arbres]); à nouv. en 1845 (Besch.). II. 1. 1314 devestissement « action de se dessaisir de quelque chose » (Arch. nat. L 764 ds Gdf. Compl.), attest. isolée, à nouv. av. 1701 (C. B. ds Fur.); 2. 1845 « action de se dévêtir » (Besch.). Dér. du rad. de dévêtir*; I suff. -(e)ment1*, II suff. -(isse)ment1*. Fréq. abs. littér. : 7. |