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DÉTRAQUEMENT, subst. masc.
Action de détraquer, ou de se détraquer; son résultat. Le détraquement d'une machine.
P. anal., dans le domaine physiol.Détraquement du cœur, de l'estomac. Un de ces cas organiques, où le détraquement successif de tous les organes rend inutile la science du médecin (Zola, Joie de vivre,1884, p. 964).Un signe de détraquement nerveux (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 36).
Au fig. Détraquement cérébral, religieux. Il [Marcel] n'éprouve pas de gêne à me faire des demi-confidences, par bravade inconsciente, ou par détraquement moral (Colette, Cl. ménage,1902, p. 88):
... sans ma maladie de cœur, sans ce détraquement intime qui me gagnait de plus en plus, je n'aurais jamais pu atteindre ce dépouillement complet de ma personnalité, cette neutralisation de tout mon être, cette inanimation latente, cette préfiguration d'une espèce de mort mystique que j'ai su réaliser à l'écran. Cendrars, Les Confessions de Dan Yack,1929, p. 263.
Absol. Dérangement des facultés intellectuelles, mentales. S'il est vrai que le fait de se sentir persécutée est un signe de détraquement, gare à moi! (Frapié, Maternelle,1904, p. 192).
Rem. 1. On rencontre un synon. plus rare détraquage, subst. masc. Détraquage de l'estomac, des nerfs. Au fig. Cet atelier de détraquage cérébral, qui a fait tant de toqués, d'excentriques, de vrais fous (Goncourt, Journal, 1886, p. 548). 2. La docum. atteste en outre le déverbal détraque, subst. fém., synon. rare de détraquage. Est attesté pour le parler genevois. La détraque s'est mise dans cette maison, et tout y va par le plus bas (J. Humbert, Nouv. gloss. genev., 1852, p. 152, qui glose par « désordre, laisser-aller, désorganisation »).
Prononc. et Orth. : [detʀakmɑ ̃]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. Ca 1600 « fait de n'avoir pas un train de vie réglé » (Olivier de Serres, Le Théâtre d'agric. d'apr. FEW t. 13, 2, p. 190 b). Dér. du rad. de détraquer*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 62.