| DÉTORDRE, verbe trans. Remettre dans son état premier ce qui était déformé par une torsion. Elle tourna le fuseau, tordit le chanvre, et le détordit (Schwob, Monelle,1894, p. 85).Le plomb, (...) qui a été tordu et détordu une fois ou deux, casse net à l'endroit où il a été plié (D'Allemagne, Hist. jouets,1902, p. 172):1. Ma mère avait les deux mains posées à plat, sur ses genoux, Marguerite, le front penché, tordait et détordait un pli de sa jupe.
Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 101. − Emploi pronom. au sens passif. Perdre sa torsion. Du fil qui se détord (Ac.) : 2. Il [le piano] eut deux petits cris, un cuivré et dur, un autre mou de boyau qui se détord...
Arnoux, Suite variée,1925, p. 84. Prononc. et Orth. : [detɔ
ʀdʀ
̥], (je) détords [detɔ:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca. 1130 destordre « déployer, dérouler » Guillelmes [le gonfanon destort] (Le Couronnement de Louis, éd. E. Langlois, 942); 1600 « détordre » des cordes... destorces et sechees (O. de Serres, Théâtre d'agric., V, 16 ds Hug.). Dér. de tordre*; préf. dé-* [ca 1100 detordre « tordre » [il detoerst sun gernun] (Roland, éd. J. Bédier, 772) avec préf. deà valeur intensive]. Fréq. abs. littér. : 9. DÉR. Détorsion, subst. fém.Action de détordre; résultat de cette action. L'appareil à détorsion est basé sur la remarque suivante : quand on détord une longueur de fil, celle-ci s'allonge, puis en continuant la détorsion, le fil allongé reprend de la torsion en sens inverse et alors se raccourcit (Thiebaut, Fabric. tissus,1961, p. 22).− [detɔ
ʀsjɑ
̃]. − 1resattest. 1468 detorsions [de mains] « action de tordre » (G. Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, I, 43, 2); 1877 « action de détordre » (Littré Suppl.); du rad. du part. passé de détordre, d'apr. torsion*. |