| DÉTENTION, subst. fém. A.− Action, fait d'avoir à sa disposition, de posséder quelque chose. Prestige qui naît de la détention et de l'exercice de l'autorité (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 96).Détention d'armes non déclarées (Gide, Voy. Congo,1927, p. 789). − DR. Action, fait d'avoir à sa disposition une chose dont on n'est pas possesseur. Synon. possession précaire (cf. Code civil, 1804, art. 2228, p. 408). B.− Action, fait de retenir quelqu'un dans un lieu, en particulier en prison; état d'une personne ainsi détenue. Lieu, maison de détention. Sa détention à la maison des lunatiques (Nodier, Fée Miettes,1831, p. 186): ... les pas des gens en liberté qui se promènent sous les fenêtres, tout ce qui rappelle la différence de sa propre situation et de celle des autres, me parurent alors la partie la plus désagréable de la détention.
Constant,Journaux intimes,1804,p. 147. − DR. Détention (criminelle). Peine politique afflictive et infamante subie dans un endroit spécial (forteresse, quartier spécial d'une maison centrale) en France métropolitaine. Le jugement du conseil de guerre de Rennes qui (...) a condamné Dreyfus à dix ans de détention (Recueil textes hist.,1906, p. 96).Détention arbitraire ou, plus rarement, illégale. Action, fait de retenir quelqu'un en prison dans des cas ou des conditions non prévus par la loi et qui constitue un délit ou un crime. Il faut absolument la proscription de toute détention arbitraire (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois1807, p. 217).Détention préventive. Incarcération d'un inculpé pendant l'instruction préparatoire. Après quatorze mois de détention préventive (France, Putois,1904, p. 70).Détention provisoire. Synon. de détention préventive, depuis 1970 (cf. D. Langlois, Guide du militant, Paris, éd. du Seuil, 1972, p. 48). Prononc. et Orth. : [detɑ
̃sjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1287 detencion (S. Serges, Sceaux, A. M.-et-L. ds Gdf. Compl.). Empr. au b. lat. jur.detentio « action de détenir, séjour ». Fréq. abs. littér. : 106. |