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DÉTELER, verbe.
A.− Emploi trans.
1. Détacher d'une voiture, d'un instrument aratoire le ou les animaux de trait qui y sont attelés. Un cocher qui dételle ses chevaux. Un laboureur qui dételle ses bœufs (Ac.1798-1932).Anton. atteler.Alors on détela le cheval, qui fut attaché à un arbre; et la voiture tomba sur le nez, les deux brancards à terre (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Partie camp., 1881, p. 373).Alexis dételait le cheval avec des précautions respectueuses pour le harnais de luxe qui faisait tant d'honneur à la famille (Aymé, Jument,1933, p. 133).
Absol. Enfin, nous arrivâmes. Je dételai, je les [les bœufs] fis entrer tout joints dans l'étable (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 78).
P. ext. Dételer une voiture, une charrue. En détacher les animaux de trait. Les voitures furent dételées; les chevaux conduits à la ferme des Aubiers (Alain Fournier, Meaulnes,1913, p. 258).
2. P. ext., CH. DE FER. Dételer une voiture, un wagon. Le détacher de la locomotive, d'un autre wagon. Dételer une locomotive. Une machine de manœuvre amenait, tout formé, le train de Mantes (...). Elle le refoula le long du quai, sous la marquise, fut dételée (Zola, Bête hum.,1890, p. 10).
B.− Emploi intrans., au fig. et fam.
1. Cesser une activité (longue et fatigante) qui demande un effort suivi. Il a travaillé toute la journée sans dételer (Ac.1932).Au cours de ces journées errantes où l'on se sent léger et comme dételé de la vie, on croit amasser des trésors (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 24).
2. [En parlant d'un homme] Renoncer aux plaisirs. Le baron Hulot d'Ervy passait pour s'être rangé, pour avoir dételé, selon l'expression du premier chirurgien de Louis XV (Balzac,Cous. Bette,1846,p. 141)(v. aussi bombe2, ex. 2).
Rem. Les dict. mentionnent dételage, subst. masc. Action de dételer. Corbillard de mon sommeil, isolé, maison de berger de ma niaiserie, le véhicule vire sur le gazon de la grande route effacée (...) dételage aux environs d'une tache de gravier (Rimbaud, Illumin., 1873, p. 286).
Prononc. et Orth. : [detle], (je) dételle [detεl]. Ds Ac. 1694 et 1718, s. v. desteler; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Conjug. Devant syll. muette, change [ə] muet du rad. en [ε] ouvert suivi de 2 l. Étymol. et Hist. 1. 1176 intrans. « se détacher (d'un fruit) » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 6378); 2. ca 1200 « détacher l'attelage d'une monture » (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 4231 : [rouchin] destelé de kerne); 3. av. 1772 fig. « renoncer à ses occupations » (Ch. Collé ds Besch.). Dér. de atteler*; préf. dé-* par substitution (cf. desateler en 1407 ds Gdf.). Fréq. abs. littér. : 105.