| DÉSOCCUPATION, subst. fém. Peu usité, gén. péj. Situation ou état moral d'une personne (ou d'un aspect de son psychisme) qui n'exerce aucune activité humaine normale ou a cessé d'en exercer une. A.− [La désoccupation affecte toute la pers.] Craignant (...) que la désoccupation ne lui fût nuisible (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 603). B.− [La désoccupation affecte un aspect du psychisme de la pers.] 1. [La pensée] Synon. désœuvrement, détachement, désintérêt. − [Avec compl. prép. de] Cette désoccupation de la pensée m'est pénible (Gide, Journal,1937, p. 1266). − Emploi abs. La facilité et l'air de désoccupation avec lequel M. Leuwen conduisait (Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 288). 2. [La sensibilité] − [Avec compl. prép. de] Désemparé par ce silence et cette désoccupation de mon cœur (Gide, Si le grain,1924, p. 530). − Emploi abs. Voyez l'excès de notre désoccupation (Stendhal, Lamiel,1842, p. 26). Rem. Le subst. suggère tantôt (et le plus souv.) un état latent de culpabilité (supra Sainte-Beuve, loc. cit. et Stendhal, Lamiel, 1842, p. 26), tantôt un naïf optimisme (supra Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 288). Prononc. et Orth. : [dezɔkypasjɔ
̃]. Ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1651 (Chrysostome de Saint-Lô, La Sainte désoccupation des créatures et l'occupation de Dieu seul ds Quem. DLL t. 18). Dér. de occupation*; préf. dé(s)-*. Fréq. abs. littér. : 5. |