| DÉSILLUSIONNER, verbe trans. Ôter à quelqu'un ses illusions; détruire l'image idéale qu'il se faisait de quelque chose ou de quelqu'un : L'instituteur primaire nous désillusionne sur la vertu des Bretonnes; les filles se cotisent pour payer à boire aux garçons afin d'avoir un cavalier pour la danse.
Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 313. PARAD. (Quasi-)synon. décevoir, dégriser, désappointer, désenchanter, détromper. − Emploi pronom. Perdre ses illusions. Ceux qui ont vaincu grâce à leurs illusions sont ensuite entraînés forcément à se désillusionner par la civilisation et le rationalisme (Renan, Avenir sc.,1890, p. 68). Rem. On rencontre ds la docum. a) L'emploi adj. désillusionnant, ante. Qui désillusionne, qui détruit une apparence trompeuse, une image flatteuse. (Quasi-)synon. décevant. Quant aux femmes, non seulement elles ne lui coûtent rien, mais encore il a toujours évité la désillusionnante et dispendieuse chambre garnie (...). La chambre garnie est l'écueil de l'amour (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 196). b) Le subst. masc. désillusionnement. Action de désillusionner; résultat de cette action. Le désillusionnement de soi-même et le désabusement de la vie coupent à l'homme le tendon d'Achille (Amiel, Journal, 1866, p. 498). La haine, suite nécessaire de la duperie et du désillusionnement (Baudel., Art romant., 1867, p. 386). Prononc. et Orth. : [dezilyziɔne]. La plupart des dict. admettent la gémination. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1790 (Staël, Lettres jeun., p. 371). Dér. de illusion*; préf. dé(s)-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Darm. 1877, p. 136.− Quem. 2es. t. 2 1971 (s.v. désillusionnant). |