| DÉPIÉCER, verbe trans. A.− Mettre en pièces. La cure avait commencé (...) par un décarcassement complet du siège à guérir, et voici que l'ouvrier en train de vaquer à cette besogne préparatoire rencontra, dans le crin du coussin qu'il dépiéçait un objet qui le fit s'exclamer (Bourget, Monique,1902, p. 20). B.− Au fig. Annuler. L'appel aux justices royales (...) alloit directement au roi qui étoit supplié de dépiécer le jugement (Chateaubr., Ét. ou Discours hist.,t. 3, 1831, p. 392). Rem. 1. Sens B attesté ds Guérin 1892. 2. La plupart des dict. gén. enregistrent le subst. masc. dépiècement. Action de dépiécer; état d'une chose dépiécée. Prononc. et Orth. : [depjese], (je) dépièce [depjεs]. Ds Ac. 1798-1878. Conjug. : devant syll. muette, change [e] fermé en [ε] ouvert, écrit è accent grave sauf au fut. et au cond. : je dépiécerai(s); porte une cédille devant a et o : dépiéçons, dépiéça. Étymol. et Hist. 1155 depiecer « mettre en pièces » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 2488); ca 1175 id. « annuler, faire cesser (ici : la douleur) » (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 6816); ca 1273 en partic. dr. (Etabl. de S. Louis, II, XVI, p. 377), Viollet ds Gdf. : Despecier les plaiz et les noises). De même orig. que dépecer*. |