| DÉPEIGNER, verbe trans. [Le compl. d'obj. désigne les cheveux, la coiffure d'une pers., et p. méton. la pers. elle-même] Déranger l'ordonnance de (la coiffure de quelqu'un). Ses longs cheveux châtains, dépeignés par le vent, portaient une ombre sur son front délicat (Zola, Joie de vivre,1884, p. 824).Le vent nous dépeigne (Romains, Vie unan.,1908, p. 242):georges. − J'aime te dépeigner.
guillou. − Eh bien, dépeigne-moi un peu. Mais pas la raie.
georges. − Que ta mère est agaçante, à vouloir que tu te colles les cheveux. Tu es beaucoup mieux avec les cheveux ébouriffés.
Montherlant, Fils de personne,1943, II, 4, p. 305. − Emploi pronom. réfl. Il se dépeigna, des cinq doigts (Montherlant, Démon bien,1937, p. 1365). Prononc. et Orth. : [depε
ɳe] ou par harmonisation vocalique [depeɳe], (je) dépeigne [depε
ɳ]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. xives. despignier « mettre les cheveux en désordre » (Poème sur la mort [du ms. BN 12483] ds Jubinal, Nouv. Recueil Fabliaux, t. 2, p. 418); 1erquart xives. crins despigniez (Ovide moralisé, éd. de Boer, I, 2880), attest. isolées; repris au xixes. part. passé adj. 1880 (Loti, Mariage, p. 222); 1907 dépeigner (Lar. pour tous). Dér. de peigner*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 6. |