| DÉMISSIONNER, verbe. A.− Emploi intrans. [Le suj. désigne une pers. ou une collectivité] 1. Renoncer officiellement à une fonction, à une charge, à une dignité, donner sa démission. Le gouvernement démissionnerait dès que la Constituante aurait élu son bureau (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 273). − [Avec compl. prép. de marquant ce à quoi on renonce] Démissionner de.Son père (...) obligé de démissionner de sa chaire à l'Université de Moscou (Bourget, Actes suivent,1926, p. 79). − P. anal. et p. plaisant. Contraindre Mathilde, qui menait le ménage, à démissionner (Mauriac, Génitrix,1923, p. 355). Rem. ,,Se démettre tend à passer d'usage, c'est donner sa démission qui le remplace normalement et non démissionner qui est une création barbare, artificielle et ridicule`` (A. Thérive, 70, I, p. 58 ds Dupré 1972). 2. Renoncer à la lutte, à l'effort, s'avouer vaincu devant la difficulté réelle ou imaginaire d'une tâche de la vie. Ce pays aurait démissionné, selon vous, s'en serait remis à un homme, lâchement, honteusement (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 203). B.− Emploi trans. factitif, fam. Démissionner qqn.Le contraindre à donner sa démission, pour marquer une révocation, un renvoi. Les anciens fonctionnaires donnèrent en masse leur démission. Les autres, on les démissionna (Tharaud, Qd Israël n'est plus roi,1933, p. 72).Être « démissionné » de son mandat par le parti (Le Figaro,31 déc. 1952, p. 7, col. 4). Prononc. et Orth. : [demisjɔne]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1793 (Babœuf, Pièces, I, 211 ds Littré). Dér. de démission*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 50. |