| DÉGLUTIR, verbe trans. [Le compl. désigne en gén. une nourriture] Faire passer les aliments et la salive de la bouche à l'estomac, par le canal de l'œsophage. (Quasi-)synon. avaler, ingurgiter.La couleuvre (...) déglutissait laborieusement sa proie, les mâchoires horriblement dilatées (Pergaud, De Goupil,1910, p. 163).− Absol. On voit certains chercher la perfection jusque dans la manière de déglutir ou de respirer (Mounier, Traité caract.,1946, p. 449). − P. métaph. La merveille [un stand] fut à l'instant arrachée, épluchée, complètement déglutie [par la cohue] (Céline, Mort à crédit,1939, p. 443): ... j'avais la gorge nouée. (...) Quand il m'arrivait d'exprimer mes scrupules, ils me disaient qu'il fallait réfléchir à ce qui était en jeu et ils me donnaient des raisons souvent impressionnantes, pour me faire avaler ce que je n'arrivais pas à déglutir.
Camus, La Peste,1947, p. 1422. Prononc. : [deglyti:ʀ], (je) déglutis [deglyti]. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. « avaler » (Psautier d'Oxford, 105, 17 ds T.-L. [deglutivit]); 2. 1832 physiol. (Raymond). Empr. au b. lat. deglu(t)tire « avaler, engloutir ». Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1971, t. 35, no137/138, p. 218. |